Kinshasa, 19 août 2924 (ACP).- Pour la riposte contre l’épidémie de variole de singe (Mpox) en République démocratique du Congo, le besoin est de 3,5 millions de doses de vaccins d’une valeur de 600 millions de dollars américains, a-t-on appris lundi de source officielle.
Cette quantité de vaccins a pour objectif de maîtriser et d’éradiquer cette maladie dans les 26 provinces du pays, a déclaré Roger Kamba, ministre congolais de la Santé, au cours d’un point de presse sur l’état de la situation de cette épidémie.
«Nous avons besoin d’au moins 3,5 millions de doses. Mais je peux vous assurer que, grâce à la Belgique, nous allons avoir 215.000 doses, même pas un dixième. Et grâce au Japon, on devrait avoir à peu près 3 millions de doses, et les États-Unis sont encore en train de se disputer pour décider combien ils enverront, car ils en ont aussi besoin ».
Ces vaccins coûtent excessivement chers, a indiqué le ministre Kamba. Il est prévu qu’ils arrivent en RDC « la semaine prochaine« .
« On ne va pas les acheter parce qu’on va pouvoir les avoir, mais 3 millions de doses de vaccins, c’est 600 millions de dollars américains« , a fait savoir le ministre Kamba.
« Vous comprendrez que si on a ces vaccins-là, on doit devoir les utiliser. Il ne faut pas perdre une dose quelque part. Donc, c’est très important, alors on va cibler toutes les personnes à risques qui sont autour des zones rouges, qu’on appelle les hotspots, là où il y a plus de malades », a-t-il plaidé.
Les cibles du vaccin
«Le vaccin n’est qu’une partie de la réponse, mais il faut respecter des mesures d’hygiène», a déclaré le Dr Kamba.
«Les premières cibles de cette vaccination sont les personnes à risque (travailleurs de sexe) et ceux ayant une comorbidité (désigne la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s’ajoutant à la maladie initiale dont le VIH) », a-t-il ajouté.
Et de marteler : « Quand on va commencer avec le vaccin, on va d’abord privilégier les hommes à risque. Mais il faut que tout le monde nous aide pour que le vaccin qui est très cher, puisse arriver à la personne qui en a vraiment besoin ».
Le ministre Kamba a indiqué que le pays a besoin de 3,5 millions de doses de vaccin, tout en précisant que depuis le début de l’année, le pays a recensé 16.700 cas, 570 décès et 3,4% de la population peut décéder de cette maladie.
Interdiction de manger les animaux trouvés morts
Par ailleurs, le ministre a, invité la population à ne pas consommer les animaux trouvés mort. « Les animaux morts d’eux-mêmes et ceux qui présentent des maladies, il ne faut pas toucher. La prudence, c’est sur le singe et les rongeurs. Soyez sûrs de les préparer correctement », a dit le Dr Kamba.
À la question de savoir pourquoi les jeunes sont de plus en plus touchés, le ministre a indiqué qu’ils sont nés après 1980 et n’ont pas reçu le vaccin contre la variole de l’homme. « Les jeunes nés après 1980 sont les plus touchés par le virus de Mpox, car n’ayant pas bénéficié de la vaccination contre la variole humaine. Ces jeunes n’ont pas les moyens des protections contre cette variole», a-t-il précisé.
Le ministre de la Santé a invité la presse à relayer le message sur les mesures d’hygiène pour permettre à la population de prévenir cette maladie.
Ces mesures sont, entre autres, le lavage correct et régulier des mains, d’éviter de partager le même lit avec le malade atteint de Mpox et plusieurs partenaires sexuels. « Les symptômes de Mpox sexuel ne sont pas très visibles. Très souvent, on a des boutons très discrets à la zone sexuelle », a-t-il dit. Le Mpox est une zoonose qui a comme symptômes, maux de tête, fièvre, douleurs musculaires et éruptions cutanées. Il se transmet par le contact direct avec de fluides corporels, d’un animal infecté, mais aussi par des objets contaminés et par voie sexuelle. ACP/