Guerre dans l’Est : l’ONU documente 131 cas de massacres de civils dans le Rutshuru

Kinshasa, 09 Décembre 2022 (ACP).- Une enquête préliminaire du BCNUDH et de la MONUSCO a documenté 131 cas de massacres de civils, au cours d’actes de représailles perpétrés les 29 et 30 novembre 2022, par les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda dans le Rutshuru, au Nord-Kivu.

« Les rebelles du M23 ont tué au moins 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre, à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu en RDC », a révélé  un communiqué du porte-parole de la MONUSCO parvenu jeudi à l’ACP.

« Les victimes ont été exécutées arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches », a ajouté le document, qui précise que « huit personnes ont été, par ailleurs, blessées par balles et 60 autres enlevées » et qu’ « au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées ».

Une « campagne » de meurtres et de viols

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH)  et la MONUSCO ont affirmé que les massacres perpétrées à Kishishe et Bambo ont été commis dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages, en représailles à des affrontements entre le M23 et les FDLR-FOCA, ainsi que des groupes armés locaux, notamment les Maï-maï Mazembe et les Nyatura coalition des mouvements pour le changement. Pour établir les faits incriminés aux terroristes du M23, l’équipe d’enquête préliminaire du BCNUDH et de la MONUSCO a interrogé 52 victimes et témoins directs ainsi que diverses autres sources.

Les enquêtes ont eu lieu à Rwindi (20 km de Kishishe) où se trouve une base de la mission onusienne et où des victimes ont trouvé refuge après les violences, a précisé encore le communiqué.

« La MONUSCO condamne dans les termes les plus fermes la violence innommable contre les civils et appelle à un accès sans restriction aux lieux des faits et aux victimes pour une assistance humanitaire d’urgence », précise le document. La mission onusienne salue, par ailleurs, la décision des autorités de la RDC d’ouvrir une procédure judiciaire contre les auteurs de ces violences des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Elle se dit « prête à contribuer à ces efforts et appelle à une cessation immédiate des violences contre les civils », signale-t-on. Deux cent septante-deux (272) civils ont été massacrés dans la localité de Kishishe dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, a annoncé lundi dernier, M. Julien Paluku, ministre de l’Industrie et ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu, au cours du briefing hebdomadaire qu’il a animé conjointement avec son homologue de la Communication et médias, Patrick Muyaya.

« Le chiffre de 272 civils massacrés par les M23/RDF a été documenté et fourni par les organisations de la société civile et le Barza communautaire », avait-il expliqué. Il avait, à cet effet, précisé que « chaque communauté a recensé ses membres avant d’établir ce bilan et que la plupart des personnes tuées sont des civils se trouvant à l’église adventiste ».  Le bilan, avait-il relevé, pourrait s’alourdir jusqu’à 300 morts avec les enquêtes en cours. ACP/Pub/May

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