Le Chef de l’État pour une synergie d’efforts en vue de ramener la paix dans la partie Est de la RDC

Bunia,20 Juin 2021(ACP).- Le Président de la République, Félix Tshisekedi a  appelé à une synergie d’efforts pour mettre fin à des violences qui déchirent la province de l’Ituri depuis une vingtaine d’années afin de donner à «ce grenier du pays» la possibilité de donner le meilleur qu’elle a pour le développement de la République.

Le Chef de l’Etat a lancé cet appel au cours d’un échange «interactif» qu’il a eu samedi, avec les forces vives de la province de l’Ituri,  à Bunia où il séjourne depuis jeudi dernier.

Au cours de ce dialogue direct, franc et sincère avec des citoyens représentatifs de la société de cette province, le Président Félix Tshisekedi   a exprimé sa ferme détermination à tout mettre en œuvre pour enrayer l’insécurité car, a-t-il affirmé, l’une de clés du développement du pays se trouve dans la province de l’Ituri, à la fois pour l’agriculture mais également pour ses ressources naturelles.

«Comptez sur moi, je ne suis pas un Président de la République pour les mafieux mais je suis un Président de la République pour les Congolaises et Congolais», a-t-il dit, avant de rassurer : «je veux leur bien-être et je veux que ce pays se redresse et il va se redresser»

Par la même occasion, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a invité instamment les uns et les autres à accompagner l’état de siège qui a été institué pour la réorganisation des forces de sécurité et de défense, et à anticiper les conflits communautaires dans l’ultime objectif de mettre définitivement fin à l’activisme des forces négatives qui détruisent et endeuillent l’Ituri.

«L’Administration militaire, lui, permet  d’avoir directement un œil sur ce qui se passe réellement en Ituri et dans le Nord-Kivu», a-t-il fait savoir, rappelant que l’état de siège a été décrété pour répondre «au cri de détresse de nos frères de l’Est du pays».

Des encouragements à l’indulgence et à la patience

Au regard de la complexité de la crise sécuritaire qui dure depuis une vingtaine d’années, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a exhorté les filles et fils de l’Ituri à l’indulgence et à la patience.

«C’est un travail de longue haleine qui doit se faire à travers l’état de siège. Un travail minutieux et méticuleux. Car, il faut détricoter tout ce qui s’est  fait ici pendant une vingtaine d’années … qui a pris corps, qui a pris racine et qui est devenu un système. On ne déboulonne pas un système du jour au lendemain. J’en sais quelque chose. Prenez patience, tout ce que je veux vous dire ce que je suis avec vous », a-t-il martelé.

Pour le Chef de l’Etat, on ne peut pas  résoudre ce problème en un mois. «Il y a un problème d’effectifs dans notre armée. Il s’est développé la mafia dans l’armée dans notre pays comme un modus vivendi. Soyez patients et indulgents…», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le Chef de l’État a demandé au gouverneur militaire de veiller au respect des droits et libertés de citoyens pendant cette période de l’état de siège instauré  juste «pour protéger les citoyens et non le contraire».

Pendant cette période a-t-il insisté, il n’est pas question de frapper, dépouiller ou de violenter la paisible population.

«La réussite de l’état de siège se fonde sur la confiance entre la population et les forces de sécurité et de défense qui font face à une guerre asymétrique », a-t-il dit.

Nos actifs miniers peuvent financer l’enseignement…

Par ailleurs, le Président Félix Tshisekedi qui défendait la gratuité de l’enseignement de base qui, selon lui,  donne la chance à tous les enfants d’accéder à l’école, a cité la possibilité d’utiliser les recettes des produits miniers de la RDC pour financer l’enseignement.

«Nos actifs miniers peuvent être mis en valeur pour financer la l’enseignement. Et même prévoir un fonds pour les générations futures. Nous pouvons le faire», a-t-dit, ajoutant : «Nous ne sommes pas des sous-hommes. Si sous d’autres cieux, ils l’ont fait, nous pouvons le faire. La Libye n’a que le pétrole. Au Qatar, l’Emir m’a expliqué comment son père avait bâti leur pays avec du gaz. Nous avons le gaz dans le lac Kivu. On peut l’utiliser»

«La situation de la jeunesse me tient à cœur. Je pleure de voir notre jeunesse désespérée. Nous devons tout mettre en œuvre pour garder nos enfants chez nous, en leur permettant, par un encadrement responsable, de pouvoir investir là où ils sont pour accélérer le développement», a-t-il dit.

Le chef de l’État annonce la nomination imminente d’un Coordonnateur du DDR-CS

Lors de ce dialogue avec les forces vives, le président de la République a, en outre, annoncé la nomination imminente d’un  coordonnateur du processus de Désarmement Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (DDR-CS), lors de son échange de plus de deux heures, à Bunia, avec les forces vives et les notabilités de l’Ituri.

« Il nous faut des hommes et des femmes costaux qui vont animer ce processus DDR-CS pour nous permettre de sortir ces jeunes et de les réinsérer ensuite au bout du processus dans la société, avec une qualification ou une activité de sûr, comme ça ils sont totalement désintéressés de ce qu’ils faisaient avant », a déclaré le Chef de l’Etat, qui a promis que  les jeunes auront une place de choix dans les activités de cette structure qu’il compte «mener jusqu’au bout pour des résultats escomptés et palpables».

Quant aux moyens pour l’opérationnalisation dudit processus, le président de la République a indiqué que le fonds est déjà disponible pour son  démarrage. Ce, grâce à l’appui de la Banque mondiale qui a accepté d’allouer 50.000.000(cinquante millions) de dollars américains.

Relance de la  SOKIMO

Ne mettant pas de côté le volet «développement de l’Ituri»,  le Garant de la nation a réitéré, au cours de ce face à face avec les forces vives de la place, sa volonté de voir la Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO) se relever, à l’instar de la Minière de Bakwanga (MIBA), la Générale de carrières et de mines(GECAMINES).

« C’est de notre devoir de tout faire pour remettre cette société sur pied afin d’employer le plus possible des jeunes« , a-t-il signifié, justifiant le retard pris dans la relance effective de cette entreprise minière de l’Etat par «l’incidence politique sur la prise de décisions qui étaient ponctuées par les discussions interminables pendant la défunte coalition FCC-CACH».

Parlant d’autres projets envisagés au profit des fils et filles de l’Ituri, le chef de l’État a cité notamment des projets de  construction d’une partie de l’Université de Bunia (UNIBU), de mise en service de l’internet gratuit dans cet espace, d’asphaltage de la RN27 (Goli-Mahagi-Bunia-Komanda)  et celui d’agrandissement de la piste de l’aéroport national de Bunia, en vue de l’atterrissage de gros porteurs.

Au terme de sa mission officielle de 72 heures dans le chef-lieu de l’Ituri clôturée par un échange, pendant deux heures,  avec ses forces vives, le chef de l’État Félix Tshisekedi a quitté samedi la ville de Bunia à destination de  Goma, renseigne-t-on. ACP/CL/Fmb/May

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