Kisangani, 25 mai 2025 (ACP).- La réparation en termes monétaires ne suffit pas pour rectifier les torts commis, a déclaré dimanche, à Kisangani à Tshopo, (province du Nord-est de la République démocratique du Congo), le directeur d’un institut panafricain de l’éducation, à l’occasion de la célébration du 62ème anniversaire de l’Union Africaine.
« La véritable signification de la réparation en ce XXIème siècle ne peut prétendre se limiter à rectifier les torts commis du passé en termes purement monétaire (…), face à l’héritage de l’esclavagisme, de la colonisation et de l’impérialisme des plus grandes tragédies de notre histoire », a déclaré Luc Ngongo N’Tambwe, directeur de l’Institut panafricain de l’éducation pour le développement (IPED).
Commémorée sous le thème « la justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine », il a fait savoir que l’on ne peut réparer le passé sans pour autant réparer la dynamique actuelle de la position de l’Afrique au sein du commerce international et du multilatéralisme des systèmes qui continuent d’être appliqué sur une mentalité d’extraction aux populations à leurs ressources, citant l’image de la RDC.
« La République démocratique du Congo est victime de l’injustice avec l’agression à sa partie orientale, fomentée par les multinationales. Cette situation a engendré le déplacement massif des populations et la mort de plus de douze millions (12.000.000) de personnes et ce, malgré les multiples résolutions du conseil de sécurité de Nations-Unies, dont la 2773 », a déploré l’exploitant principal de l’IPED, ajoutant que la réparation est également une question de l’unité africaine.
Il faut que les Africains s’unissent pour revendiquer leurs droits à la dignité et à la justice, a-t-il insisté, soulignant que cela nécessite une prise de conscience collective et un engagement ferme aux valeurs culturelles communes.
Demande de restitution d’un immeuble spolié
Par ailleurs, il a indiqué que l’IPED qui est une institution spécialisée de l’Union Africaine en matière de l’éducation, par le biais du complexe scolaire expérimental sur l’enfant en milieu africain (COSEEMA), s’est dit être victime de l’injustice concernant son immeuble « ADDIDAS », situé au croisement des avenues Général Mulamba et Président Mobutu dans la commune de Makiso.
« L’implication internationale pour la restitution sans condition de cet immeuble spolié appartenant à l’institution panafricaine qui est l’IPED, ex Bureau africain de sciences de l’éducation (BASE), s’avère très indispensable », a souligné Luc Ngongo.
Pour lui, la célébration du 62ème anniversaire de l’Union Africaine s’est passée dans la médiation, malgré ce discours, du fait que la partie orientale du pays se trouve en guerre. « Nous ne pouvons pas festoyer avec pompe », a-t-il dit.
L’année dernière, cette institution a accompli un acte de générosité en donnant les cossettes de manioc, l’huile de palme, le riz blanc, les savons, aux déplacés du conflit communautaire Mbole-Lengola, hébergés au site Kongakonga, dans la commune de Kisangani, rappelle-t-on. ACP/C.L.