Kinshasa, 10 mai 2025 (ACP).- Des institutions des droits humains africaines ont apporté leur soutien à la République démocratique du Congo (RDC), victime d’agression dans sa partie Est, lors du «dialogue politique» organisé dernièrement à Addis-Abeba, en Éthiopie, a relevé le président d’une institution congolaise dans une restitution faite samedi à l’ACP.
« Plusieurs institutions nationales des droits de l’homme (INDH) de l’Afrique, intéressées à la situation de notre pays, ont apporté leur soutien à la RDC et souhaitent, toutes, venir palper du doigt les réalités des violations des droits humains récurrentes dans la partie Est du pays », a déclaré Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC).
Paul Nsapu a soutenu qu’il s’agissait d’une diplomatie « droits de l’hommiste », qui a été développée pendant les travaux de la 7ème édition du « dialogue du forum politique » tenu, du 07 au 09 mai 2025, dans la ville d’Addis-Abeba, par la Commission de l’Union africaine (CUA) et du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme (RINADH).
C’était pendant les échanges, en aparté, avec notamment les responsables des INDH de quelques pays africains. C’était également l’occasion du pays de la CNDH-RDC de solliciter de nouveau l’implication de l’UA pour le retour effectif de la paix dans la partie Est la RDC.
Engagement manifeste en faveur d’une justice historique
Le dialogue politique d’Addis-Abeba, placé sous le thème: « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations: le rôle des Institutions nationales des Droits de l’homme (INDH) et des autres acteurs des Droits de l’homme », a aux participants d’examiner la problématique sur les questions liées aux séquelles du crime d’esclavage, du crime du colonialisme et du racisme systémique ne sont pas des pages tournées.

Photo de famille après les travaux du dialogue politique d’Addis-Abeba
Pour le Pr. Mouangue Kobila, qui a coordonné ces travaux et président de commission des droits de l’homme du Cameroun, ces séquelles se perpétuent dans des formes parfois insidieuses d’injustice, nourrissant des inégalités structurelles qui exigent de nous une réponse ferme, collective et enracinée dans le droit. D’où la nécessité de cette rencontre à l’effet d’interpeller les différents acteurs.
C’est pour cette raison, il a appelé à la contribution et à l’engagement manifeste de chacun, jusqu’à la dernière minute, en faveur d’une justice historique, morale et réparatrice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine.
« Le thème de cette année ne relève pas d’une revendication nostalgique, mais bien d’une exigence de justice, d’équité et de reconnaissance. Il s’agit de restaurer la dignité, de rétablir la vérité, et de garantir la non-répétition », a-t-il martelé.
Le Pr. Mouangue Kobila a relevé aussi que les INDH ont, à cet effet, un rôle central à jouer. Cela non seulement dans la documentation des violations passées et présentes, mais aussi dans la mobilisation des sociétés, l’éducation des consciences et l’influence des politiques publiques.
« Elles sont des sentinelles, des médiatrices, mais également des catalyseurs d’une justice réparatrice. À cela s’ajoute la nécessité de renforcer nos alliances avec la société civile, les communautés victimes, les chercheurs et les organismes africains et universels », a-t-il également soutenu. ACP/C.L.