Coup d’Etat étouffé: cinq prévenus recrutés à Kinshasa auditionnés par le tribunal

Kinshasa, 09 août 2024 (ACP).- Cinq prévenus recrutés à Kinshasa ont été auditionnés vendredi par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe, siégeant à la prison de Ndolo, au nord de la capitale congolaise, dans l’affaire du coup d’Etat étouffé le 19 mai dernier.

«Je ne connais pas M. Christian Malanga. J’ai été contacté par Aboubakar pour passer une interview afin d’intégrer une ONG. Christian nous a ouvert la porte et nous a donné une place, nous nous sommes assis et il nous a donné le chocolat, nous avons mangé. Lui, était dans la chambre avec les blancs et nous, nous étions restés au nombre de quatre. Après 20 heures, il (Christian) est sorti au couloir il s’est dirigé vers nous avec une arme»,  a dit Eric Kasongo, l’un des cinq prévenus.

«Il nous a donné l’ordre de mettre le vêtement et nous l’avons fait. Il nous a dit de nous taire que personne ne parle, celui qui va oser parler il va le tuer, il nous a ravi les téléphones», a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, un autre prévenu, Simon Bitumba, sentinelle de la parcelle voisine de l’Auberge Momo, a dit à la composition n’avoir pas fait partie du groupe dirigée par Christian Malanga.

«Je ne connais rien de tout ça. Je suis sentinelle de la parcelle voisine de l’Auberge Chez Momo. Je n’ai jamais eu des relations avec Christian Malanga ni même avec les autres détenus. J’ai été arrêté le 19 mai à 8h00’, en sortant de la parcelle, mon lieu de travail, j’ai vu plusieurs militaires descendre d’un véhicule et j’ai été arrêté comme ça dans la foulée», a-t-il dit.

Des requêtes de mise en liberté provisoire introduites au tribunal

Les avocats des prévenus Ephraïm Mugambu et Jean-Jacques Wondo ont déposé des requêtes pour solliciter une liberté provisoire de leurs clients. Ils ont plaidé tour à tour, présentant leurs moyens de défense.

«Nous saisissons cette opportunité pour demander la liberté provisoire de M. Mugambu Ephraïm. A la lumière  des articles 211 et 215 du Code judiciaire militaire, nous sollicitons de votre Tribunal une mise en liberté provisoire (…). Le premier moyen, il est père de quatre enfants qu’il élève avec Madame Lunungu Mata Maguy, qui est aussi détenue pour la même affaire. Les enfants sont donc laissés sans surveillance de leurs père et mère qui sont incarcérés à la prison militaire de Ndolo», a dit Me. Paul Ngandu, avocat conseil d’Ephraïm Mugambu.

De leur côté, les avocats du prévenu Jean-Jacques Wondo ont sollicité la liberté provisoire de leur client pour des raisons de santé qui, selon eux, se détériore.

«Notre demande a pour fondement le rapport médical établi par différents médecins, notamment celui de l’ambassade de Belgique, celui de la prison militaire de Ndolo et enfin deux médecins du Camp Kokolo. Et lorsque vous prenez les trois rapports, le constat est alarmant. M. Jean-Jacques Wondo est effectivement malade», a soutenu Me. Carlos Ngwapitshi.

Par ailleurs, le ministère public, en réponse aux requêtes de mise en liberté provisoire de prévenus Jean-Jacques Wondo et Ephraim Mugandu, a demandé au tribunal de les rejeter au motif que les faits qui leur sont reprochés sont graves. ACP/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet