Coup d’état étouffé : sept prévenus et un renseignant entendus par le tribunal militaire

Kinshasa, 26 juillet 2024 (ACP).- Sept prévenus et un renseignant ont été entendus vendredi dans l’affaire du coup d’Etat étouffé le 19 mai dernier, devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe,  siégeant en chambre foraine à la prison militaire de Ndolo, au nord de la capitale de la République démocratique du Congo.

«J’ai rencontré Aboubacar en janvier 2024. Il m’a parlé d’une nouvelle Organisation non gouvernementale (ONG) dénommé «Global Business» qui proposait du travail aux ouvriers. J’ai donc accepté de le suivre à Kinshasa, car il disait que c’est là où la formation va se dérouler avant d’intégrer l’ONG», a dit le prévenu Sunda, au sujet du recruteur de ce groupe d’assaillants.  

Le prévenu Lelo a abondé dans le même sens que son prédécesseur soutenant qu’en sa qualité de «menuisier de profession, il a fabriqué pour M. Aboubacar en janvier 2024, un lit dans son atelier à Matadi et ce dernier l’avait intéressé au sujet d’une ONG qui recrutait de nouveaux membres à qui elle donnerait des emplois à condition de passer une formation de trois jours à Kinshasa. Aboubacar lui a, par la suite, dit qu’un bus serait mis à disposition pour effectuer ce déplacement.

Répondant  au tribunal sur sa présence à Kinshasa, le prévenu Trésor Makaya Mbilu, a, pour sa part, indiqué que «j’ai rencontré Aboubacar à côté de la mosquée. Il m’a parlé d’une ONG. J’ai donc accepté pour avoir un travail».

Quant au prévenu Saidi Nsunda Mambueni, il a déclaré : «nous avons été forcés par Christian Malanga en vue de nous rendre à la résidence de Vital Kamhere et ensuite au Palais de la Nation. Au départ, nous étions sensés suivre une formation à Kinshasa, mais une fois arrivés, nous avons été forcés d’embarquer dans un autre bus, d’enfiler des tenues militaires et de nous rendre au Palais de la Nation».

Concernant leur participation aux  faits leur mis à leur charge, notamment le  meurtre et association des malfaiteurs, ces  prévenus  ont tous affirmé avoir agi sous la contrainte exercée par Christian Malanga, décédé au cours de l’attaque du 19 mai dernier.

Un renseignant témoigne avoir été menotté par un prévenu

Le commissaire adjoint Héritier Mukengeshay, qui était de  garde la nuit du 19 mai dans la résidence de Vital Kamhere, a témoigné avoir été menotté par l’un des prévenus en la personne de Youssouf Ezangi.

«Nous étions au moins 14 policiers commis à la sécurité cette nuit-là. A 4 h du matin, j’ai vu trois drones qui clignotaient dans le ciel, j’ai cru qu’il s’agissait des drones affectés à la surveillance de la résidence. J’étais en train de m’apprêter  pour me laver, j’ai enlevé mes bottines, c’est lorsque j’ai aperçu trois jeeps roulant à vive allure. Quand la première s’est arrêtée, tout à coup j’ai entendu des crépitements intenses des coups de feu. J’ai vu une lumière infrarouge sur mon vêtement, en regardant j’ai vu Mr Christian Malanga accompagné du prévenu Youssouf Ezangi», a-t-il dit.

«Youssouf Ezangi, porteur d’armes m’a alors menotté et m’a posé la question: Où est M. Vital Kamhere? Me laissant au portail de la résidence. Il y’avait au moins sept jeeps. Ils ont brisé le portail de la résidence. L’un des assaillants, Aboubacar, a été tué par l’un de mes éléments une fois le portail franchi. Ils ont tués deux de mes éléments»,  a enchaîné le commissaire adjoint Héritier Mukengeshay.


L’audience a été suspendue et renvoyée au lundi 29 juillet  pour entendre un deuxième renseignant M. Jean Mangundu Kaniama. ACP/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet