Kinshasa, 18 mai 2024 (ACP).- De plus en plus de cas des violations «dramatiques» des droits humains dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont été signalés par le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC), a-t-on appris dans un entretien avec l’ACP.
«La CNDH-RDC est saisie presque chaque jour par des sources pour des cas de violations dramatiques des droits humains qui se poursuivent dans l’Est du pays», a déclaré Paul Nsapu, président de cette institution de promotion et de protection des droits de l’homme en RDC.
Il a profité de cette occasion pour relever aussi qu’une équipe, au sein de son institution, est en train d’enregistrer et documenter tous ces cas des violations graves des droits.
«Des rapports hebdomadaires, mensuels et trimestriels sont établis pour être publiés et présentés à la justice au niveau national ainsi qu’aux instances judiciaires internationales», a-t-il martelé.
En outre, il a précisé qu’au-delà de son travail classique de promotion et de protection des droits de l’homme, la CNDH s’emploie également à la diplomatie « droits de l’hommiste » pour que ces cas des violations des droits humains s’arrêtent dans la partie Est de la RDC, mais aussi, pour que les auteurs de ces violations soient déférés devant la justice pour répondre de leurs crimes ignobles.
D’après lui, ces nombreux cas de violations graves des droits de l’homme n’ont pas laissé indifférents certains hommes de droit comme Me Jacob Baluishi, qui est aussi expert à la CNDH-RDC.
«C’est vraiment triste, tout ce qui arrive au quotidien à nos compatriotes vivant dans ces parties occupées par les terroristes des rwandais et leurs supplétifs. J’espère que tous ces cas des violations massives des droits de l’homme sont soigneusement documentés à notre niveau pour un rapport consolidé», a-t-il dit.
Des cas de violations dans l’Est
Le président de la CNDH-REC, a par ailleurs indiqué qu’à Goma, dans le Nord-Kivu, un rapport sur la documentation des cas de violations massives des droits humains, commis par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC, a été établi. C’est pour la période du 25 avril au 10 mai 2025, ont indiqué des conseils communaux de la jeunesse de cette ville martyre de Goma et de la cité de Karisimbi.
Il a précisé que ces conseillers ont relevé que des vies sont fauchées, des familles nombreuses subissent des cas de cambriolage dans leurs maisons, des cas de justice populaire se multiplient, des cas de découverte macabre des corps sans vie, qui ne cessent de galoper du jour au lendemain et les enlèvements sans précédent
«Durant cette période allant du 25 Avril au 10 Mai 2025, les cas ci-après ont été documentés: 15 cas de tuerie par balles, 30 cas de cambriolage dans des maisons appartenant à la population, 5 corps sans vie, 3 cas de justice populaire, 1 cas de pendaison, 3 cas d’enlèvement et d’autres cas de menaces de mort, d’intimidation et de visites nocturnes des militaires du M23-AFC dans les structures médicales qui ont eu comme conséquence la conduite des personnes malades assimilés aux militaires FARDC vers des lieux inconnus», selon un des rapports parvenus dernièrement au siège de la CNDH à Kinshasa, cité par son président. ACP/C.L.