Kinshasa, 3 mai 2025 (ACP).- La situation des droits humains dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a été évoquée à la 83ème session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) tenue à Banjul, en Gambie, selon une restitution faite samedi à l’ACP.
« La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC) avait d’abord salué la tenue de la 83ème session de la CADHP à Banjul, qui était tombée à un moment difficile où la situation dans l’Est du pays se détériore à cause et à la suite des agressions répétitives de Forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs du M23-AFC« , a relevé Paul Nsapu, président de la CNDH-RDC.
Il a expliqué aussi, à cette occasion, que ce sont ces agressions qui ont entraîné les massacres des populations civiles, les enrôlements forcés des enfants depuis trois décennies, avec des statistiques effarantes des morts, des déplacés internes et près de sept millions d’exilés.
Ce qui, selon lui, impacte négativement et déstabilise sérieusement l’Est de la RDC et, partant la région des Grands lacs.
La CNDH-RDC, selon son président, a profité de ces travaux de Banjul pour saluer également la signature de la « Déclaration de principes » entre la RDC et le Rwanda, intervenue le 25 avril dernier à Washington DC.
« Elle constitue une étape importante en faveur de la paix, de la stabilité et du développement durable dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région« , a soutenu le président de la CNDH-RDC.
L’occasion était donnée, en outre, à la CNDH-RDC, selon Paul Nsapu, pour souligner qu’elle avait reçu des informations concernant des arrestations, des détentions arbitraires et des enlèvements, des traitements inhumains et dégradants, des disparitions forcées des jeunes, des défenseurs des droits de l’homme (DDH) et des journalistes fuyant les violences vers les pays voisins.
Pour la CNDH-RDC, selon toujours son président Paul Nsapu, nonobstant la déclaration de Washington, la lutte contre l’impunité doit demeurer son cheval de bataille à titre de prévention de la désacralisation de la vie humaine.
Le président Paul Nsapu a encore relevé que son institution avait sollicité de la CADHP son implication significative, pratique et efficiente, des appuis diplomatiques importants afin que des sanctions individuelles et ciblées à l’encontre de tous les auteurs de graves violations des droits de l’homme et des crimes commis dans la partie Est de la RDC.
« Cela, pour que la justice soit faite », a-t-il martelé, craignant surtout pour les DDH et les journalistes black listés, par ceux que le président de la CNDH-RDC appelés des » occupants actuels des villes de Goma et de Bukavu, respectivement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
Une résolution urgente sollicitée de la CADHP
La CNDH-RDC, selon une fois de plus son président, avait sollicité de la CADHP l’adoption d’une résolution urgente pour encourager la commission de l’Union Africaine de déployer une mission d’enquête sur les crimes commis dans la partie Est de la RDC et d’appeler les autorités congolaises à mener des enquêtes et des poursuites indépendantes et impartiales sur les cas de violations des droits humains.
La CNDH-RDC avait encore sollicité de la CADHP d’appeler toutes les parties en conflit à coopérer avec les mécanismes d’enquête et des poursuites existants, de soutenir la mise en place et le fonctionnement des mécanismes d’assistance et de protection des DDH dans les zones sous le contrôle du Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC. ACP/C.L.