Kinshasa, 30 mars 2025 (ACP).- L’accélération du processus de la justice transitionnelle en République démocratique du Congo (RDC) a été exigée par le président d’une institution citoyenne pour mettre fin aux atteintes des droits humains dans l’Est du pays, a appris, samedi l’ACP de cette organisation.
« Lors d’un « side event », soit un évènement parallèle à la 58ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, en Suisse, organisée par la CNDH-RDC, le président Paul Nsapu, a exigé l’accélération et l’effectivité du processus de la justice transitionnelle dans son pays comme l’un des moyens devra permettre de mettre fin aux atteintes des droits humains répétées notamment dans l’Est de la RDC », a relevé René Kabala Mushiya, directeur de cabinet du président de la CNDH-RDC.
Pour lui, Paul Nsapu a indiqué que l’accélération et l’effectivité du processus de cette justice transitionnelle va comprendre 4 principaux piliers qui sont; les poursuites judiciaires; les réparations; la recherche de la vérité et la réconciliation ainsi que les garanties de non-répétition et le devoir de mémoire.
Le directeur de cabinet du président de la CNDH-RDC a précisé que, c’est pour la première fois que le président de cette institution a organisé un évènement parallèle à la session du Conseil des droits de l’homme qui a permis à plus de 30 missions permanentes auprès de ce mécanisme des Nations Unies à Genève, de prendre part à ce moment d’échanges. A cet effet, Paul Nsapu a présenté la situation des droits de l’homme en RDC, plus particulièrement dans l’Est du pays, après l’occupation des villes de Goma et de Bukavu, respectivement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, par les forces de défense rwandaises et leurs supplétifs du Mouvement du 23 mars et de l’Alliance fleuve Congo (M25-AFC), a ajouté René Kabala.
Guerres d’agression et de rébellion initiées par les pays voisins de l’Est
Par ailleurs, le directeur de cabinet René Kabala a aussi relevé comment le président de la CNDH-RDC a expliqué à ses hôtes que les différentes guerres d’agression et de rébellions ont été initiées, pour la plupart de temps, par les pays voisins de l’Est.
« La RDC connaît des guerres d’agression et rébellion qui, toutes, ont été initiées par les Etats voisins, à partir des provinces de l’Est. Au regard du droit international, toutes ces guerres sont des agressions, parce qu’à chaque fois, ces Etats ont suscité des rébellions et qu’ils ont appuyées en envoyant leurs forces armées sur le territoire congolais », a soutenu Paul Nsapu, cité par son directeur de cabinet.
Il a, pour ce faire, cité ces guerres : « il s’agit notamment de celle dite de libération, qui a eu lieu entre 1996 et 1997, et menée par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), activement soutenue par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi; deux ans après l’arrivée de l’AFDL au pouvoir, le pays est plongé dans une nouvelle guerre, toujours initiée à partir de l’Est, par deux groupes rebelles, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et le Mouvement de Libération du Congo (MLC), soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. On a aussi noté quelques années après l’apparition du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui était une mutation du RCD, qui aussi a fini par se transformer en 2009 en Mouvement du 23 mars (M23) qui, par la suite, s’est rallié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC) ».
Selon toujours le président de la CNDH-RDC, il y a eu même une guerre qui a embrasé plus de la moitié du pays, initiée en août 1998, qui a pris fin cinq ans plus tard à la suite du Dialogue inter congolais tenu à Sun City, en Afrique du Sud en 2003.
Dans la présentation de la situation des droits de l’homme en RDC, le président Paul Nsapu n’a pas manqué de relever les causes de différentes guerres d’agression, le plus souvent camouflées en rébellions, qui sont multiples, endogènes et exogènes avec comme causes principales la recherche et la conquête d’espaces vitaux et des terres; la convoitise des ressources naturelles et minières de la RDC et l’impunité des crimes internationaux.
En ce qui concerne les conséquences des guerres d’agression dans l’Est, il a cité les tueries et les massacres de masse, les violences sexuelles, les vols, les extorsions, les destructions des biens privés, les déplacements massifs des populations entrainant multiples conséquences, la destruction des infrastructures et de l’environnement, le pillage, la déscolarisation des enfants et la perte d’énormes ressources pour l’Etat congolais. En outre, Paul Nsapu a aussi renseigne que, les guerres d’agression ont eu un impact très négatif sur la situation des droits de l’homme dans la partie Est de la RDC par les violations et atteintes de toutes les catégories des droits de l’homme : droits civils et politiques, droits économiques, sociaux et culturels et droits collectifs.
« Droit à l’intégrité physique, droit à la sécurité personnelle, droit à la liberté de mouvement, droit à ne pas être torturé ni soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, droit à la liberté d’expression, droit à la liberté de manifester, droit de participer à la vie publique, et autres », a renchéri Paul Nsapu.
Le président de la CNDH-RDC a , enfin relevé, les avancées observées en matière des droits humains dans le pays sur les différentes législations et décisions administratives prises depuis des décennies qui nécessitent une réelle mise à jour. C’est le cas de la loi n°23/027 du 15 juin 2023 relative à la protection et à la responsabilité du défenseur des droits de l’homme; de la loi n° 08/011 du 14 juillet 2008 portant protection des droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA et des personnes affectées; de la loi organique 0°22/003 du 3 mai 2022 portant protection et promotion des droits de la personne avec handicap et autres, a conclu René Kabala.
ACP/C.L.