Kinshasa, 4 juin 2025 (ACP).– La détention «prolongée» du journaliste Jérémie Wakahasha par les rebelles du M23-AFC, à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a été dénoncée par l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), selon un communiqué consulté mercredi par l’ACP.
« Le journaliste a été interpellé le 25 mai 2025 par des éléments du M23-AFC (Mouvement du 23 mars – Alliance du Fleuve Congo), groupe rebelle qui occupe la ville de Goma depuis janvier 2025, alors qu’il se trouvait dans un endroit communément appelé Amour, à l’ouest de la ville. Il a été conduit immédiatement dans un cachot aménagé dans le bâtiment de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, où il est toujours détenu », a-t-on lu.
Selon la même source, ces rebelles ont arrêté le journaliste pour avoir publié sur les réseaux sociaux une information montrant l’assassinat d’un chauffeur de bus dans le quartier Kyeshero, un acte attribué aux M23-AFC. « Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, dans laquelle le journaliste apparaît, confirme qu’il est en vie et détenu pour besoin d’enquête par le mouvement rebelle », a précisé l’OLPA.
Cette organisation a dénoncé une « privation de liberté arbitraire » qu’elle qualifie d’« abus de pouvoir dans une zone de non-droit ». Elle a appelé les chefs de ce mouvement rebelle du M23-AFC à respecter la liberté de la presse.
Le journaliste Jérémie Wakahasha est directeur de la Radiotélévision Chrétienne porte étroite (RTCPE) émettant à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
L’OLPA rappelle qu’en février 2025, un autre journaliste, Tuver Wundi, directeur provincial de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) du Nord-Kivu, avait également été interpellé par le M23-AFC et détenu plusieurs jours avant sa libération le 7 mars dernier.
« La liberté de la presse ne doit pas être sacrifiée, même en période de conflit. Rien ne justifie la détention d’un professionnel des médias pour avoir exercé son métier », a martelé l’OLPA.
ACP/