Kisangani, 10 juin 2025 (ACP).- Une conférence-débat sur la mémoire collective de toutes les victimes de la guerre de six jours a été organisée mardi à l’Université de Kisangani, dans la Tshopo (Nord-est de la République démocratique du Congo) à la clôture des activités commémoratives du 25e anniversaire de ces atrocités.
«Nous étions à la salle de l’Alliance française où nous avons organisé plusieurs productions artistiques, suivies de la projection de films documentaires sur la guerre des six jours. Et aujourd’hui, c’est avec cette conférence-débat que nous clôturons les activités, en mettant l’accent sur la mémoire collective des victimes», a déclaré Dr Clémence Kalibundji, secrétaire rapporteur du Fonds spécial de réparations des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC.
Cette conférence, a-t-elle dit marquait l’aboutissement d’un programme riche en activités, entamé plusieurs jours auparavant, dans le but de raviver la mémoire de la guerre de juin 2000, qui a opposé les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani, causant des milliers de morts, des blessures graves, des pertes matérielles et la destruction d’infrastructures essentielles, ajoutant que son établissement ne se limite pas à remettre les 2 000 dollars prévus aux victimes mais les accompagne aussi dans la mise en œuvre de projets à impact visible pour qu’elles puissent véritablement reprendre leur vie en main.
Pour sa part le Pr Jean-Didier Malonda Tshilumbayi, de l’université de Kisangani a apporté un éclairage historique sur les origines, le déroulement et les conséquences de cette guerre meurtrière.
«Il est important que les jeunes générations comprennent ce qui s’est réellement passé, pour que la mémoire collective se construise sur la vérité et dans le respect de la dignité des victimes», a-t-il dit.
De son coté, Sylvain Masudi, représentant du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, a martelé sur la nécessité d’aller au-delà des indemnisations symboliques, tout en relevant que la réparation ne doit pas se limiter à une simple compensation financière mais doit accompagner les victimes dans des projets générateurs de revenus pour leur permettre de se reconstruire et de retrouver leur dignité.
Organisée par la coordination du Frivao, en collaboration avec l’Association des victimes, cette conférence a réuni des universitaires, des artistes, des représentants d’organisations nationales et internationales, ainsi que des survivants de la guerre. ACP/ODM