Haute cour militaire : demande de mise en liberté du général John Mulongo

Kinshasa, 1er mai 2025 (ACP).La mise en liberté du général de brigade John Mulongo Dibwe, poursuivi pour désertion à l’étranger, a été sollicitée mercredi par ses conseils, devant la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo à Kinshasa, capitale du pays.

« Qu’il plaise à la haute Cour de dire recevable et fondée la présente requête. D’ordonner à titre principal qu’il soit remis en liberté, qu’il soit poursuivi en liberté et qu’il assiste à la prochaine audience en liberté. À titre subsidiaire, vous ordonnerez qu’il soit mis en liberté provisoire sans caution », a plaidé Me Théodore Ngoy, avocat de la défense.

Le ministère public a, de son côté, estimé que la mise en liberté du prévenu va être préjudiciable à la discipline et à l’organisation de l’armée, demandant à la cour qu’il soit maintenu afin de le permettre à répondre en cas de besoin aux audiences.

« Mettre en liberté le prévenu ne participe pas à la bonne organisation de l’armée et au maintien de la discipline au sein de nos forces. Le prévenu est un officier général et il doit montrer l’exemple », a soutenu le parquet militaire.

Il a également fait montrer à la cour que lorsque le prévenu était en poste à Lubumbashi, il était libre et vaquait librement à ses occupations, avant de prendre, de son propre gré, la décision de se soustraire de ses obligations en passant la frontière pour se retrouver en Zambie et au Zimbabwe.

D’après le parquet militaire, le prévenu poursuivi pour des faits graves qui participent à l’indiscipline militaire, et qui a été arrêté et ramené au pays par force, risque de se soustraire à la justice au cas où il obtenait la mise en liberté.

Un ordre de feu Ngoyi Mukena, ancien ministre de la Défense

A une question de la Haute cour militaire pour savoir qui avait donné au prévenu l’autorisation de quitter le pays, ce dernier a fait savoir qu’il avait reçu l’ordre de feu Ngoyi Mukena, ministre de la Défense à l’époque. « Il était chez moi à la maison et l’autorisation a été donnée verbalement », a dit le prévenu, indiquant qu’il s’agissait d’une mise en disponibilité pour des raisons de santé.

Quant à la preuve que le ministre avait reçu sa correspondance, le détenu a affirmé disposer d’un accusé-réception, et que le ministre avait affirmé avoir reçu cette lettre. « Oui, verbalement, quand il est venu me voir chez moi à la maison. Il a affirmé avoir reçu ma lettre. Comme tu es malade, tu peux partir et la réponse suivra », a fait savoir le prévenu.

La Haute cour militaire a poursuivi en demandant depuis quand une autorisation verbale de déplacement est valable au sein des FARDC.

Et au prévenu de répondre : « peut-être que le document a été institué quand j’étais déjà aux arrêts. À l’époque, celui qui donnait le document de déplacement, c’était le commandant d’unité… ».

Interrogé par le parquet militaire sur la pièce d’identité présentée au poste frontalier de Kasumbalesa pour franchir la frontière zambienne, le général Mulongo a fait savoir que c’est son document médical qui lui a permis d’obtenir le laissez-passer.

La haute cour a clos les débats et renvoyé l’affaire à la huitaine. « Sous réserve de la note de plaidoirie qui doit être déposée dans les 48 heures. La haute cour se prononcera à la huitaine », a déclaré le juge président.

Le prévenu, général de brigade John Mulongo Dibwe, ancien membre de la Garde républicaine et commandant second de région militaire affecté à Lubumbashi, est poursuivi pour deux chefs d’accusation : désertion à l’étranger, notamment en Zambie, et violation des consignes.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet