Ituri : l’exercice du pouvoir judiciaire dans l’église catholique, objet d’une session de formation

Bunia, 29 mai 2025 (ACP).- L’exercice du pouvoir judiciaire fait l’objet d’une session de formation à l’intention de prêtres et diacres du diocèse de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo, a  constaté jeudi l’ACP.

« Je vous accueille aujourd’hui pour une session dédiée à une dimension parfois méconnue mais essentielle de notre ministère à savoir l’exercice du pouvoir judiciaire dans l’église. Un sujet qui peut sembler éloigné de la pastorale quotidienne mais qui, en réalité,  profondément enraciné dans notre mission de pasteur du serviteur de la justice divine et de la communion ecclésiale« , a déclaré  Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia.

Il a, pour ce faire expliquer   la différence entre le pouvoir judiciaire dans l’église et le pouvoir judiciaire civil, indiquant que l’exercice du pouvoir judiciaire dans l’église n’est pas une imitation de la justice séculière. Il est un mystère de vérité, de charité et de miséricorde au service de peuple de Dieu, a-t-il dit, affirmant que le droit canonique précise que l’objet du procès ecclésiastique concerne la recherche ou la protection de droit de personnes physiques ou morales ou encore la déclaration de faits juridiques (canon 1400 paragraphe 1).

Pour Mgr Dieudonné Uringi : « Il ne s’agit pas donc d’un formalisme rigide mais d’un acte pastoral authentique. Le pape Jean-Paul Il dans sa constitution apostolique [….] de 1988 affirmait déjà que la mission judiciaire de l’église est une participation à la fonction du Christ juge juste et miséricordieux qui ne condamne pas pour détruire mais pour relever et sauver. Plus récemment le Pape François dans sa lettre apostolique [….] de 2015 a réformé les procédures de déclaration de nullité de mariages non pas pour les affaiblir mais pour rendre la justice de l’église plus accessible, plus rapide et plus pastorale tout en maintenant la recherche vigoureuse de la vérité ».

Il a, en outre signifié que le pouvoir judiciaire est au service de la communion et de l’édification du corps du Christ relevant que plusieurs situations délictueuses auxquelles l’église fait face d’où la nécessité d’un effort personnel des uns et des autres pour les formations dans les différents secteurs.

Pour sa part, le père Célestin Tshimbumbu, principal formateur de ces assises et président du tribunal ecclésiastique interdiocésain de Kisangani a salué la maturité et foi du diocèse de Bunia précisément dans la prise en charge matérielle de l’église qui doit être accompagnée par la prise en charge spirituelle ajoutant que le tribunal ecclésiastique a une compétence générale avec un focus sur les causes matrimoniales.

« L’église doit répondre aux défis pastoraux que pose aujourd’hui la réalité familiale. Parmi ces défis il y a la douloureux situation de beaucoup de fidèles qui vivent l’échec de leur union conjugale et qui reste loin de sacrement de l’église et qui cherchent à vérifier la validité de leur lien matrimonial et ceci ne peut se faire qu’à travers le tribunal ecclésiastique qui est l’instrument au service de l’évangélisation« , a-t-il renchéri.

Notons que le thème principal de ces assises est « la pastorale judiciaire dans l’église » et que six(6) sous thèmes seront développés à savoir : « L’administration de la paroisse« , « La justice administrative et judiciaire de l’église« , « L’enjeu du mariage civil dans la foi de l’église catholique », « le mariage canonique et la nullité du mariage« , « La nature pastorale des sanctions dans l’église« , « Les délits graves dans l’église« .  ACP/C.L.

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