(Ministre congolais de la Justice)
Kinshasa, 27 juin 2025 (ACP).- La recevabilité à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) de la requête de la République démocratique du Congo, agressée par le Rwanda, a été qualifiée vendredi d’une «première victoire judiciaire», par le ministre intérimaire de la Justice, au cours d’une conférence de presse.
«Si les faits ne pouvaient pas être reconnus par la Cour, ils allaient être rejetés. Donc, nous allons droit vers la condamnation du Rwanda. Cette décision, ce résultat est à interpréter de deux manières: sur le plan national, c’est une première victoire judiciaire de la République démocratique du Congo, grâce au génie et à l’ingéniosité de monsieur le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi», a déclaré Samuel Mbemba.
À la même occasion, il a rappelé que «cela fait plus de 30 ans que le Rwanda sévit dans l’Est de notre pays, dans l’impunité totale. Il a donc fallu qu’un homme arrive: le Président Félix, avec son gouvernement conduit par madame Judith Suminwa».
«Sur le plan international, c’est une première devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, parce que ça traduit maintenant la confiance que les États peuvent faire à leurs institutions, le cas échéant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples », a ajouté le ministre Mbemba.
Il a renchéri que cette victoire judiciaire s’inscrit dans la liste des nombreuses victoires déjà engrangées, notamment des procès réels qui sont ouverts contre le Rwanda de Paul Kagame au sein de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est), ainsi que devant la Cour internationale, où les enquêtes et jugements se déroulent en accord avec le procureur et les chambres (les juges).
De retour d’Arusha, où il a conduit la délégation congolaise, le ministre intérimaire de la Justice a exprimé sa satisfaction face à cette étape décisive.
Selon lui, cette victoire est le fruit du leadership éclairé du Président Félix Tshisekedi et de sa vision, portée par la Première ministre Judith Suminwa, à travers l’engagement de son gouvernement.
«Contrairement aux nombreuses exceptions soulevées par le Rwanda, qui demandait à la Cour de se déclarer incompétente et la requête irrecevable, cette demande a été rejetée. Une décision qui marque un tournant dans la lutte contre l’impunité liée à l’agression rwandaise en RDC», a-t-il dit.
Le ministre Mbemba a relevé que le Rwanda dispose désormais de 90 jours pour soumettre ses observations sur le fond. Une fois cela fait, la RDC aura 45 jours pour y répondre avant que la Cour ne rende sa décision finale.
Il convient de rappeler que le procès a été ouvert en février 2025, lors duquel les deux parties ont plaidé leur cause.
ACP/ODM