Kinshasa: cinq ans de prison requis contre un prévenu pour abus de confiance

Kinshasa, 1er juillet 2025 (ACP).Une peine de cinq ans de prison a été requise mardi, par le ministère public contre un prévenu jugé pour abus de confiance par le Tribunal de grande instance de la Gombe, dans le nord de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, lors d’une audience.

«Par ces motifs, qu’il plaise à l’auguste tribunal de dire établie en fait comme en droit l’infraction d’abus de confiance mise à charge du prévenu Bienvenu Kalonji, de le condamner à cinq ans de servitude pénale, au paiement d’un million de francs congolais à titre d’amende transactionnelle, d’ordonner son arrestation immédiate ainsi que la restitution de la somme détournée, et de mettre les frais à la charge de la présente instance, à payer dans le délai légal», a requis le magistrat du parquet.

D’après l’accusation, le prévenu aurait détourné une somme totale de 30.090 euros, remise en 2024 par la partie civile Lofeko Ndalu pour l’achat de deux véhicules de marque Toyota RAV 4 en Europe, avec l’obligation de les livrer à Kinshasa.

«Le prévenu avait reconnu avoir reçu les fonds et s’était engagé à procéder à l’achat et à l’acheminement desdits véhicules», a rappelé le ministère public.

Toutefois, a-t-il ajouté, les véhicules n’ont jamais été livrés  jusqu’à ce jour, malgré le déplacement de la victime à Kinshasa en vue de leur réception. Le ministère public estime que les faits sont constitutifs de l’infraction d’abus de confiance, telle que prévue à l’article 95 du Code pénal congolais.

«Il s’agit du détournement d’un bien remis à une personne dans un but déterminé», a précisé le magistrat du parquet, affirmant que tous les éléments constitutifs de cette infraction sont réunis dans le chef du prévenu.

«Outre la remise de façon précaire, cette infraction exige également la réalisation de l’élément matériel, à savoir le détournement. Il y a détournement lorsque le propriétaire de la chose ne peut plus exercer ses droits sur celle-ci», a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter: «dans le cas d’espèce, M. Lofeko, jusqu’à ce jour, ne peut faire valoir aucun droit sur ce qu’il attendait obtenir après avoir déboursé d’importantes sommes d’argent ».

Pour sa part, la défense, représentée par le bâtonnier Laurent Kalengi, a contesté la crédibilité de la remise invoquée par la partie civile Lofeko

«Monsieur le président, nous vous demandons de déclarer l’irrecevabilité  ces remises, en raison de leur immoralité et du doute manifeste qui les entoure», a plaidé Me Kalengi.

L’affaire a été prise en délibéré. Le verdict est attendu dans le délai prévu par la loi.
ACP/ODM

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