Kinshasa, 05 mai 2025 (ACP).- Trois militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo(RDC) accusés d’avortement criminel ont été entendus lundi devant le tribunal militaire de garnison de la Gombe, lors d’une audience foraine au camp militaire lieutenant-colonel Kokolo, à Kinshasa. « Je n’ai jamais entretenu des relations sexuelles avec le chef de service de renseignement de Kitona, le capitaine Laurent Kamba », a déclaré la prévenue Esther Nambola, interrogée en première. « Je n’ai pas avorté aussi. C’est vrai que dans les procès-verbaux antérieurs, j’ai avoué que c’était le cas mais ces aveux ont été arrachés par la force, car le général qui m’auditionnait, m’avait menacé de me limoger si je n’accepte pas avoir avorté », a-t-elle ajouté. Esther Nambola a confié au tribunal qu’elle ne pouvait tomber enceinte parce qu’elle portait un implant contraceptif depuis le 8 juin 2023 jusqu’au mois de mars 2024 où elle était obligée de l’enlever à cause des saignements réguliers et abondants résultant des effets secondaires de cette contraception. Invité à son tour, le prévenu Jérémie Bidulu, infirmier soignant dans l’hopital de Kitona, a aussi abondé dans le même sens que Mme Esther Nambola . Il a confirmé avoir reçu cette femme au mois de mars pour des soins de santé. « Elle était fiévreuse ce jour-là, je lui ai donné le paracétamol pour faire baisser la fièvre mais j’avais remarqué qu’elle avait des saignements vaginaux dûs à l’implant contraceptif qu’elle portait », a-t-il dit. « Je lui ai conseillé de l’enlever. Elle m’avait alors remis 30.000 fc pour que je puisse acheter des produits pour elle. Chose que j’ai faite. Depuis lors, nos chemins ne se sont plus croisés», a ajouté le prévenu Bidulu. Appelé en dernier, le capitaine Laurent Kamba a nié n’avoir pas entretenu des relations sexuelles avec Esther, avant de soutenir qu’elle n’a jamais été grosse. Après avoir entendu les trois prévenus, le tribunal a renvoyé l’affaire au 6 mai pour la poursuite du procès. Dans cette affaire, le parquet militaire poursuit les prévenus Laurent Kamba, capitaine des FARDC, Jérémie Bidulu, adjudant et infirmier soignant ainsi que Esther Nambola, soldat de deuxième classe, pour avortement criminel et viol, selon l’extrait de rôle de la cause. Les faits se sont déroulés au centre de formation militaire de Kitona au Kongo Central, dans le Sud-Ouest du pays. La prévenue Esther Nambola est une militaire qui venait de finir sa formation. Elle a été accusée par ses collègues d’entretenir des relations amoureuses avec son formateur, le capitaine Laurent Kamba, également prévenu dans cette affaire. Ses collègues ont relevé qu’Esther Nambola a été engrossée par son formateur, et par la suite, elle a avorté en complicité avec l’infirmier Jérémie Bidulu qui est le troisième prévenu.
Au regard de la loi, cet acte est passible d’une peine d’emprisonnement. ACP/