Lubumbashi : l’annulation d’un mariage civil pour refus de s’embrasser en public condamnée

Kinshasa, 06 juillet 2025(ACP).- L’annulation vendredi d’un mariage civil à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) d’un mariage civil pour refus de s’embrasser en public, a été condamné  samedi, par le bourgmestre adjoint  de la commune de Limete, selon son compte X consulté par l’ACP.

« Ce comportement viole non seulement les droits fondamentaux des citoyens, mais aussi les dispositions claires du Code congolais de la famille. Aucun texte de loi n’oblige des époux à s’embrasser pour valider leur union devant l’état civil. Ce n’est ni une condition de fond ni de forme », a écrit M. Isaac Mukendi, vice-bourgmestre de Limete.

Il a assimilé l’obligation faite aux époux de s’embrasser en public  non seulement  comme un abus de pouvoir mais aussi comme un ordre mal donné ou manifestement illégal, tout en rappelant que l’officier de l’état civil n’a pas compétence pour annuler un mariage.

« De plus, un officier de l’état civil n’a pas qualité pour annuler  un mariage. Cette compétence n’est dévolue qu’au juge du Tribunal de Paix. Par contre, en référence à l’article 385, l’officier de l’état civil ne peut que sursoir à la célébration d’un mariage lorsqu’un fait qualifié de susceptible de constituer un empêchement au mariage s’est avéré, et en fait rapport au juge dans les 48 heures », a-t-il expliqué.

Le bourgmestre adjoint de Limete s’est également insurgé contre certains commentaires diffusés sur les réseaux sociaux, jugés offensants et de nature à encourager une interprétation abusive de la loi.

« Il est préoccupant de voir des internautes soutenir de tels actes d’abus de pouvoir. Ce type de discours banalise les dérives administratives et porte atteinte à l’État de droit », a déclaré M. Mukendi, appelant à une éducation juridique accrue des agents publics comme des citoyens.

Rappelons que dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, l’officier de l’état civil apparaît en train d’interrompre la cérémonie d’un mariage avant d’expulser le couple, membres du mouvement religieux « Frères du message », pour avoir refusé de s’embrasser publiquement. Les époux ont expliqué leur décision pour des raisons religieuses, affirmant qu’ils n’avaient pas encore reçu la bénédiction nuptiale à l’église, et estimaient que ce geste ne convenait pas à ce stade. ACP/C.L.

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