Nord-Kivu: des actes de violences sexuelles décriés dans les camps de déplacés

Goma, 09 septembre 2024 (ACP).- Des actes de violences dans les sites de déplacés tout autour de Goma et dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont été décriés lundi par une activiste des droits humains dans un entretien.

«Nous sommes tristes de continuer à enregistrer des cas de violences sexuelles faites aux femmes déplacées de guerre du M23 soutenus par le Rwanda. Ces femmes sont violées dans les camps par des bourreaux qui courent dans la nature. Ces derniers y font incursion nuitamment pour passer à leur forfait. Cette situation nous préoccupe tellement», a déclaré Liberata Buratwa, une activiste des droits humains également déplacée de Rutshuru qui vit actuellement à Goma.

Elle a dit avoir documenté plus de 300 cas de violences sexuelles dans les sites et camps de déplacés internes à Goma et à Nyiragongo.

Parmi ces camps, l’activiste Liberata a cité le camp de Kanyaruchinya qui ne cesse d’enregistrer des actes ignobles de violations sexuelles à l’endroit des femmes déplacées.

Elle a appelé ces femmes à dénoncer chaque fois les auteurs de ces actes pour qu’ils subissent la rigueur de la loi.

«Nous appelons les femmes déplacées victimes de violences sexuelles à toujours dénoncer leurs bourreaux, et à chaque fois recourir aux structures sanitaires pour les soins appropriés afin d’éviter les conséquences graves de ces actes sexuels forcés», a-t-elle indiqué.

«Sinon ne pas dénoncer, les femmes seront exterminées par les violences sexuelles et surtout par les maladies sexuellement transmissibles, d’autres femmes sont violées devant leurs maris, c’est par exemple ce qui s’était passé à Rusayo la fois dernière, où on avait violé une femme devant son mari et puis le mari avait pris fuite pour quitter sa femme, c’est triste», a-t-elle martelé.

L’activiste Liberata a remercié tous les partenaires humanitaires, sanitaires, ainsi que le gouvernement congolais qui ne cessent d’intervenir en faveur des femmes déplacées victimes de violences sexuelles.

Elle a indiqué que faute des mesures sécuritaires autour des camps, les déplacés internes sont vulnérables à tout genre d’insécurité, ce qui expose les femmes déplacées aux actes de violences sexuelles.

 «D’autres se retrouvent sur le chemin de leurs bourreaux lorsqu’elles sont à la recherche de l’eau potable ou du bois de chauffage loin de leurs sites de campement», a-t-elle ajouté.

ACP/ODM

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