Poursuite d’un général pour désertion à l’étranger : la plaidoirie fixée à mercredi prochain

Kinshasa, 21 mai 2025 (ACP).- La plaidoirie des parties au procès du général de brigade John Mulongo Dibwe, poursuivi pour dessertion à l’étranger et violation des consignes, a été fixée au mercredi 28 mai, par la Haute cour militaire, après instruction, lors d’une audience tenue mercredi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (ACP).  

« La Haute cour militaire est suffisamment éclairée du dossier. Nous estimons que nous devons passer à l’étape consacrée à la plaidoirie. Et donc à l’audience prochaine celle de mercredi 28 mai prochain, le ministère public va prendre en premier la parole pour présenter ses réquisitions, et après ça sera le tour de la défense pour plaider et nous allons déclarer clos le débat et prendre ainsi en délibérer ladite affaire pour le prononcé du verdict », a déclaré le général de brigade magistrat Jean Paulin Ntshayikolo, président de la composition. Me Théodore Ngoie avocat de la défense, a reconnu que le président comme toujours a été à la fois technique, professionnel mais aussi presqu’académique, dans un débat franc tenu au cours de l’instruction.

« Nous avons relevé que techniquement et légalement, il n’y a pas désertion en l’absence d’un procès-verbal de constat. Le ministère public lui-même dans le dossier qu’il a déposé s’adresse au ministère de la défense pour demander le PV de désertion, afin de mettre la cause en état. C’est une pièce qui est versée par le ministère public au dossier », a-t-il expliqué. Il a précisé, en outre, qu’ils ont relevé qu’il n’y a jamais eu désertion avant de se réfèrer au ministère public qui a dit qu’il ne peut pas mettre le dossier en état d’être jugé tant qu’il n’y a pas le PV de constat qui constitue un élément de l’infraction sur le plan matériel. « Nous avions démontré par ailleurs que, l’autorité dont relève le général, continue à le payer jusqu’aujourd’hui. C’est quelle autorité militaire qui payerait un déserteur ? Donc il n’a jamais déserté», a soutenu l’avocat du prévenu.

La défense persiste sur la non existence des faits mis à charge de son client

Me Théodore Ngoy, avocat de la défense

Pour Me Théodore Ngoie, les faits mis à charge de son client à savoir désertion à l’étranger et violation des consignes, ne sont pas établis et n’existe pas en droit. « Nous avons trouvé dans le dossier une instruction au sujet du mouvement que notre client avait fait, mais c’est une instruction écrite qu’il aurait violée alors qu’elle est postérieure. Elle a été prise après son arrestation, son enlèvement même puisqu’ il a été enlevé. Et donc il n’y a pas violation de consigne», a-t-il renchéri.

« Les pièces qui gisent au dossier, notamment l’attestation médicale, la lettre adressée au ministre de la défense pour demande de mise en disponibilité pour raison de santé affirment que sa hiérarchie était au courant de son état de santé », a indiqué l’avocat conseil. La Haute cour militaire répliquant a demandé si la lettre introduite avait reçu une réponse de l’autorité compétente. « Vous connaissez, nous qui travaillons sous les drapeaux, j’ai seulement des accusés de réception. Je n’ai jamais reçu une réponse des correspondances introduites à l’intention du ministre de la Défense », a déclaré le général de brigade Mulongo Dibwe. Interrogeant le parquet militaire sur des éléments additionnels qui établissent la culpabilité du prévenu, il a répondu « qu’il n’était pas nécessaire que le procès-verbal de désertion soit établi par le commandant pour que l’infraction soit établie. Il peut être constaté par n’importe quel agent de l’état, n’importe quel service, à tel endroit en telle circonstance. Nous avons les procès-verbaux qui démontrent très clairement que le prévenu est un déserteur », a déclaré le parquet militaire.

C’est après cette instruction que la Haute cour militaire a décidé de renvoyer les parties à la plaidoirie, après être suffisamment éclairée. Le prévenu général de brigade John Mulongo Dibwe, ancien de la garde républicaine et commandant second de région militaire affecté à Lubumbashi, est poursuivi pour deux chefs d’accusations à savoir désertion à l’étranger plus précisément en Zambie et violation des consignes. ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet