Kinshasa, 2 avril 2025 (ACP).- Le prévenu Matthieu Ngudjolo, ancien prisonnier de la Cour pénale internationale (CPI), co-accusé de planifier un coup d’Etat contre le président Tshisekedi, a clamé mardi son innocence, lors de son audition devant la Haute cour militaire, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). « Je ne suis pas dans le coup, et je n’ai jamais participé à aucune réunion », a-t-il déclaré. « On ne m’a jamais parlé de cette affaire, il n’y a aucune raison qui pourrait me pousser, moi, de comploter contre le régime actuel, grâce auquel j’ai vu mes enfants depuis ma sortie de la CPI », a-t-il poursuivi, soutenant que si c’était l’ancien régime, il pouvait accepter ce complot. « Si vous avez manqué de choses ou de gens à citer dans cette affaire, en tout cas, il ne fallait pas aller chez moi, puisque je sais comment me comporter en tant qu’un officier », a ajouté Matthieu Ngudjolo. Et de marteler: « Quand je suis arrivé à Kinshasa, après ma sortie de la prison, j’ai trouvé que le terrain n’était pas favorable à moi, je suis allé aux études au lieu de chômer.
On m’a arrêté pendant que j’étais en pleine formation. Si j’avais de mauvaises, intentions, contre le pays, je ne pouvais pas rester en Ituri, vu tout ce qui se passe dans l’Est du pays ». Cet ancien prisonnier de la CPI a insisté qu’il n’est impliqué ni de près, ni de loin dans cette affaire. Son avocat a renchéri en ces termes : « Le dossier renseigne clairement que c’est le major Mambo qui avait fait part au prévenu David de l’existence du complot visant à renverser le pouvoir de Tshisekedi, et non notre client, monsieur le président ». Au cours de l’audience, la haute juridiction militaire a fait confronter le colonel Matthieu Ngudjolo au prévenu David Mambo, qui l’aurait recruté dans ce mouvement, selon le parquet militaire. L’interrogatoire a porté sur les circonstances de leur rencontre et les appels téléphoniques qu’ils ont eus. « Je n’ai pas été recruté par le colonel Matthieu. Je l’ai connu depuis Bunia, il est du même territoire que moi et nous parlons le même dialecte. La réunion à laquelle nous avions pris part avec lui, concernait l’organisation des obsèques d’un de membre de la famille qui nous avait quitté », a dit le prévenu David Mambo. « Tout ce qu’on me reproche, je n’en sais rien du tout », a-t-il soutenu.
Et d’argumenter : « J’ai rencontré le colonel Matthieu au camp Kokolo, lorsque je revenais du contrôle biométrique; accompagné d’un major de la Demiap (renseignement militaire). C’est ce dernier qui m’a indiqué là où réside le colonel, et c’est lui qui m’a parlé de l’existence d’un complot dont je ne me suis pas intéressé ». Au total, 40 prévenus, dont 32 militaires, membres d’une organisation dénommée «Collège des officiers généraux des FARDC», sont poursuivis dans cette affaire pour avoir planifié en 2023 le renversement du régime constitutionnel, à travers l’organisation des réunions dans un hôtel de la place, principalement la réunion du 7 septembre de la même année . Ce renversement devrait avoir lieu dans la nuit du 7 au 8 novembre 2023.ACP/