Kinshasa, 30 octobre 2024 (ACP).- Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe a clôturé lundi l’instruction sur la première incrimination «incitation à la désobéissance civile» reprochée à l’acteur politique Seth Kikuni, lors de son audience foraine à la prison centrale de Makala à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
«Nous avons fini avec la première incrimination mise à charge du prévenu, c’est l’heure ou le prévenu va prendre son traitement», a déclaré le juge président de la composition du tribunal.
Plusieurs séries des questions et réponses ont tourné entre le ministère public, le prévenu et son conseil d’avocats sur la première accusation d’incitation à la désobéissance civile mise à charge du prévenu Seth Kikuni.
Dans sa prise de parole, Seth Kikuni a expliqué que ses paroles tenues en août dernier à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, ont été sorties de leur contexte. Il a précisé en outre que le mot “Grand Katangais” utilisé dans son discours, ne concernait pas les autochtones, mais par contre, il faisait allusion à toutes les personnes notamment les originaires et celles venues d’ailleurs qui vivent dans l’espace grand Katanga.
«En République démocratique du Congo, il n’existe pas officiellement une identité qui s’appelle grand Katanga. Le grand Katanga est un espace géographique. Dans aucun document de l’État, vous n’allez retrouver le terme grand Katanga repris ni dans la carte d’électeur, ni dans le passeport, moins encore dans le processus d’identification des personnes», a-t-il dit.
Le ministère public, répondant à la question du juge président, a estimé que les propos tenus par le prévenu dans l’espace Katanga ont énervé la loi contrairement aux autres discours prononcés durant sa tournée dans les autres provinces du pays.
Le juge président a soutenu l’intervention du ministère public, en ces termes: «voilà ce n’est pas le même terme, pas le même discours, qu’il a tenu partout, encore moins le même propos. Le propos qui ont énervé la loi c’est le propos tenu par lui à Lubumbashi».
Cependant pour les avocats de Seth Kikuni, ce sont des propos tenus dans un cadre précis, dans un cadre politique, «c’est un opérateur politique qui fait une conférence, qui parle de la résilience aux Congolais».
Pour eux, le prévenu Kikuni n’a jamais énervé la loi, estimant qu’ils vont plaider non coupable à la prochaine étape.
Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe a renvoyé à l’affaire au 6 novembre 2024 pour la poursuite de l’instruction et plaidoirie.
«On va remettre pour instruire la dernière infraction (…), à une semaine pour la suite de l’instruction et plaidoirie. C’est au 6 novembre 2024, la remise contradictoire, l’instruction et les plaidoiries éventuelles, pour la suite de l’instruction», a dit le juge président.
L’ancien candidat à la présidence de la République, Seth Kikuni, qui avait soutenu Moïse Katumbi lors des élections de décembre 2023, a été arrêté le 2 septembre par l’Agence national de renseignements. Il est accusé d’incitation à la désobéissance civile et diffusion de faux bruits dans un discours qu’il a tenu à Lubumbashi dans la Haut-Katanga, dans le sud-est du pays.
Sa dernière demande de liberté provisoire introduite par ses avocats, suite à son état de santé, a été rejetée par le tribunal.
ACP/ODM