RDC : la situation des déplacés internes  au centre des échanges à Kinshasa

Kinshasa, 20 mai 2025 (ACP).-  La situation des déplacés internes en République démocratique du Congo (RDC) a été au centre des échanges,  mardi à Kinshasa, entre une  institution citoyenne et une délégation du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a-t-on appris mardi de cette institution.

« La délégation du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, conduite par Paula Gaviria Betancur, rapporteuse spéciale sur les droits humains des personnes déplacées, a reçu de Paul Nsapu Mukulu, président de la CNDH-RDC, l’aperçue générale de la situation des déplacés internes, notamment dans la partie Est du pays », ont relevé les services de cette institution d’appui à la démocratie.

La rapporteuse spéciale Paul Gaviria, selon cette source, a qualifié de « grave » la situation des déplacés internes dans l’Est du pays. C’est ainsi qu’elle a tenu à avoir toutes les élections d’information possibles sur ces déplacés, mais aussi comprendre la mission de la CNDH-RDC en ce qui concerne cette catégorie de personnes sur l’ensemble du pays, a précisé aussi la source. Le président de la CNDH-RDC, dans ses explications, selon toujours cette source, a relevé que son institution avait alerté, deux ans avant la prise de Goma et de Bukavu, villes respectives du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sur l’infiltration dans la partie Est de la RDC des éléments de l’armée rwandaise et de son service de renseignement militaire. « C’était pendant cette période que la situation dans cette partie de la RDC avait commencé à se détériorer », a indiqué Paul Nsapu, cité par la source. « C’est surtout l’échec de tentatives de faire capoter les élections par une frange de l’opposition politique que, la situation s’était gravement détériorée et avait une tournure de la guerre », a-t-il ajouté.

Des exécutions sommaires et crimes dans l’Est

Selon le président de la CNDH, encore une fois cité par la source, c’est à partir du 26 janvier 2025, avec la prise de la ville de Goma, que les exécutions sommaires ont pris une autre ampleur. « Ce qui a provoqué les mouvements des masses, plus particulièrement des femmes et des enfants fuyant non seulement la guerre, mais les tueries des populations civiles par l’armée rwandaise et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars et de l’Alliance fleuve Congo (M23-AFC) », a soutenu Paul Nsapu, relayé par la source.

Le président Paul Nsapu a également expliqué  à  cette délégation la situation « dramatique », qu’il a vécu au Burundi, où il était rendu dans le cadre d’une mission de service, tout en précisant  que  plus de septante mille (70.000) vivent dans des conditions précaires dans des camps des déplacés, voir même des stades transformés à deen s sites pour recevoir les populations congolaises qui ont fui l’agression rwandaise.

Paul Nsapu a même dit craindre le pire pour certains témoins, notamment les défenseurs des droits humains (DDH) et autres journalistes, qui étaient dans ces deux villes, mais obligés pour le moment de fuir notamment au Burundi, pour ne pas être éliminés par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC, qui cherchent à effacer les traces des exactions et autres crimes graves commis à Goma et à Bukavu.

Publication des rapports le 30 juin prochain

Séance de travail président de la CNDH-RDC et la délégation du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Par ailleurs, le président Paul Nsapu a aussi plaidé pour que le soutien soit apporté à l’Etat congolais dans la mise en place d’une justice transitionnelle ainsi que la création  même d’un tribunal international pour la RDC, indiquant que la justice transitionnelle permettra de punir les auteurs de différents crimes sur l’ensemble du pays ainsi que de lutter efficacement contre les impunités. « Si on n’accélère pas les choses, il y a risque que  les traces soient effacées. Parce que le Rwanda et ses supplétifs s’attellent à effacer les traces des horreurs qu’ils ont commis dans l’Est du pays », a déploré le président Paul Nsapu de la CNDH-RDC, encore cité par la source. Il a profité de l’occasion pour remettre à la délégation de la rapporteuse spéciale Paula Gaviria des rapports du mois de mars établis par la CNDH-RDC sur la situation des droits de l’homme notamment dans l’Est du pays en cette période de la guerre.  Ces rapports, selon Paul Nsapu, seront publiés de manière solennelle le 30 juin 2025. C’est un travail énorme, dans la mesure où son institution est appelée à travailler en synergie avec certaines organisations de la société civile.  ACP/

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