RDC : trois procès de haute portée judiciaire ouvrent la semaine à Kinshasa

(Gaby Matondo)

Kinshasa, 29 juillet 2024 (ACP).-Trois procès de haute portée judiciaire sont attendus à  partir de ce lundi à Kinshasa, capitale de la République  démocratique du Congo (RDC) parce que porteurs d’une dose politique évidente à cause des acteurs concernés.

Le  premier procès en continuation concerne l’affaire du coup d’État étouffé du 19 Mai, le jour de la Pentecôte en RDC. Une soixantaine de personnes sont jugées pour avoir usé des armes avec l’objectif avoué de déstabiliser les institutions de la République. Les assaillants s’étaient attaqués à la résidence de l’ancien ministre de l’Economie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l’Assemblée nationale, la deuxième institution du pays, selon la Constitution congolaise. Le deuxième procès, en continuation comme le premier, est celui de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), devenu chef du groupe armé Alliance Fleuve Congo (AFC) et 24 co-accusés.

L’ex-président de la Céni qui a assumé publiquement à Nairobi avoir fondé un groupe armé et s’est allié avec l’armée rwandaise pour perpétrer des violences dans l’Est, en combattant ensemble les Forces armées de la RDC (FARDC). Les audiences publiques devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe sont retransmises en direct sur la télévision d’Etat, la RTNC.  Les observateurs et la population congolaise suivent le déroulement de ce procès avec attention, dans la mesure où cette guerre a poussé plus de deux millions de Congolais à l’errance. Ouvert le 24 juillet, le procès Corneille Nangaa, ancien président de la Céni, devenu coordonnateur du mouvement insurrectionnel AFC et ses 24 complices, sont accusés de crimes de guerre et de crime contre l’humanité commis sur la population des territoires de Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu dans l’Est de la RDC de février 2024 jusqu’à ce jour. Le troisième  procès, quant à lui, concerne l’affaire Mike Mukebayi Nkoso, ex-journaliste et ancien député provincial de Kinshasa sous les couleurs du parti « Ensemble pour la République » de l’opposant Moïse Katumbi. 

Le parquet l’a accusé d’incitation à la haine tribale, d’outrage envers le Chef de l’État et de diffamation. Après avoir soulevé des exceptions, l’ex-journaliste invite le tribunal à le libérer à cause des irrégularités enregistrées dans le processus de son arrestation, mettant en doute un document du parquet près la Cour de cassation. Ces procès sont publics, permettant aux parties de bénéficier de l’attention de l’opinion, afin que le juge dise le droit en toute impartialité, en respectant le principe du procès équitable. « Ces procès démontrent enfin à quel point la justice nationale tient à s’affirmer comme instrument de souveraineté dans un État de droit  Le verdict de cette dernière affaire est attendu avec impatience au niveau de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe », a fait remarquer un avocat au barreau de Kinshasa-Matete approché par l’ACP.

Dans tous ces procès organisés par les cours et tribunaux, le principe du procès équitable est garanti, dans ce sens que les prévenus, bénéficiant de la présomption d’innocence, sont déférés devant leurs juges naturels. Leurs causes sont entendues, ils se sont fait assister par des avocats de leur choix et ce, à tous les niveaux de la procédure, y compris à l’étape de l’enquête policière et de l’instruction pré-juridictionnelle. ACP/

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