Kinshasa, 07 mai 2025 (ACP).- Le non-respect des procédures lors de la délocalisation des communautés locales dans les zones minières telles qu’à Manomapia à Fungurume et à Musonoie à Kolwezi, dans la province du Lualaba, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, a été déploré mercredi auprès de l’ACP, par le rapporteur du « Tribunal permanent des peuples », une structure qui permet aux communautés locales impactées par les activités extractives de défendre leurs droits violés.
« La délocalisation des communautés doit respecter les normes et procédures requises par les textes juridiques tant sur le plan international que national. Différentes déclarations des Nations Unies imposent un certain comportement que les entreprises multinationales doivent observer vis-à-vis des droits de l’homme. Ce qui n’est pas le cas pour la communauté de Manomapia dans le Fungurume, qui est victime de l’éviction sur ses terre par l’entreprise Tenke Fungurume Mining (TFM) », a déclaré Riva-David Musungayi, rapporteur du Tribunal permanent des peuples.
Pour lui, il s’agit d’une délocalisation qui ne répond pas aux standards internationaux en termes du respect de la procédure requise, soulignant qu’il est exigé une consultation préalable des communautés concernées et l’évaluation de la valeur des biens immobiliers (terre, parcelle, champs) en vue de dégager la somme pouvant équilibrer l’indemnisation.
« Les communautés locales de Musonoie dans le Kolwezi sont également impactées par l’exploitation que réalise l’entreprise COMMUS, une entreprise chinoise qui s’est spécialisée dans l’exploitation du cobalt», a-t-il fait savoir, en outre, avant de préciser que cette exploitation cause des conséquences sur la vie des communautés.
Par ailleurs, Riva-David Musungayi a fait savoir que le pouvoir des entreprises multinationales dans la province du Lualaba est sans conteste prédominant sur les droits des communautés locales, qui ne voient pas leurs revendications être prises en compte par l’entreprise qui exploite. Il a appelé les autorités à garantir et à protéger les droits des communautés locales.
Le tribunal permanent pour les peuples n’est pas un tribunal institutionnel, a-t-il précisé. Il est une tribune d’opinions qui permet aux communautés locales impactées par les activités extractives des minerais, des hydrocarbures aussi, d’activités forestières de pouvoir défendre leurs intérêts, leurs droits qui sont violés devant un panel d’experts.
Les principaux acteurs concernés par ce tribunal permanent sont entre autres; les victimes de violations des droits humains, les communautés locales impactées par des activités extractives ainsi que les témoins dont leur témoignage vient appuyer les allégations des victimes. Le tribunal permanent des peuples a été fondé en juin 1979 à Bologne, en Italie à l’initiative du sénateur Lelio Basso. ACP /UBK