Kinshasa, 04 octobre 2024 (ACP).- La défense du prévenu colonel Mike Kalamba, condamné à mort l’ordre donné de réprimer les manifestants «Wazalendo» qui réclamaient le départ de la Monusco de la République démocratique du Congo en aout 2023, a plaidé pour son acquittement, vendredi devant la Haute cour militaire, à Kinshasa.
«La Cour militaire du Nord-Kivu a condamné notre client pour de simples allégations sans preuves. Le ministère public n’a pu démontrer comment le colonel Mike Kalamba a pu donner l’ordre de tirer contre les manifestants de la secte «Wazalendo», ainsi nous plaidons pour l’acquittement notre client», a soutenu le collectif d’avocats.
«En plus, aucun soldat de la garde républicaine de l’unité interarmées n’avait perdu des munitions (balles) lors de cette manifestation. Il a simplement accepté d’embarquer les corps des victimes et des rescapés dans les camions de ses unités pour que soit l’hôpital, soit la morgue», a poursuivi la défense du colonel Kalamba.
Elle a aussi fustigé la théorie de la juxtaposition évoquée par le ministère public, estimant que cela ne s’applique pas aux prévenus Mike Kalamba, car il n’y a aucun acte matériel exécuté par le prévenu pour donner la mort.
Pour ce qui est de la responsabilité intellectuelle et de l’abus d’autorité, les avocats les ont réfutés sur base qu’il n’y a pas eu ordre encore moins exécution ou aide quelconque venant de leur client afin de tirer sur les manifestants et que les accusations du ministère public se basent sur le ouï-dire.
«Le colonel Franck Mutunda témoin dans cette affaire qui a déposé devant la Cour n’a pas vu le colonel Kalamba au moment où les crépitements de balles, parce qu’il était déjà dans sa jeep, de plus, aucune étude balistique n’a prouvé à ce jour que les balles tirées provenaient des hommes du colonel», a renchéri le collectif.
À l’issue des plaidoiries des avocats du prévenu colonel Mike Kalamba, la Cour a décidé de renvoyer la cause au vendredi prochain pour la suite des plaidoiries des avocats des soldats Mbaya-Mbaya, Muati Musembwa et Amita Daniel.
Le colonel Mike Kalamba et ses co-accusés ont été condamnés à la peine de mort, au premier degré, par la Cour militaire du Nord-Kivu. Ils ont été reconnus coupables de la répression sanglante, le 30 août 2023 à Goma, des membres de la secte de la foi messianique vers les nations, couramment appelés «Wazalendos».ACP/ODM