Répression des manifestants Wazalendo»: plaidoirie pour l’acquittement des co-accusés du colonel Kalamba 

Kinshasa, 18 octobre 2024 (ACP).- La défense des co-accusés du colonel Mike Kalamba a plaidé vendredi pour l’acquittement de ses clients devant la Haute cour militaire de la République démocratique du Congo, siégeant en appel dans l’affaire répression des manifestants «Wazalendo», qui revendiquaient le départ de la Monusco en août 2023.

«Le ministère public est incapable de nous dire qui a tiré, le doute doit profiter à nos clients dans cette affaire, on ne peut pas les condamner sur base de tâtonnement ou d’une quelconque théorie de juxtaposition. Ils doivent être libérés pour qu’ils poursuivent leurs missions, de se battre pour l’intégrité de notre territoire au sein de l’armée», a indiqué le conseil du prévenu Mwati Musembwa.

«Le 30 août, lors de la caravane motorisée organisée par son unité, le prévenu Mwati avait 180 balles et le jour de son arrestation, il avait exactement le même nombre de munitions le jour de son arrestation, soit une semaine après la manifestation, ce qui démontre que ce dernier n’avait pas tiré», a soutenu la défense.

De son côté, la République, civilement responsable, par le biais de son conseil, a réfuté toute responsabilité sur la mort des membres de cette secte religieuse «Wazalendo».

Elle a indiqué que les prévenus ne sont pas les vrais coupables de la tuerie du 30 août 2023.

Dans sa réplique, le ministère public a expliqué qu’il n’y a pas eu concertation préalable entre les prévenus, mais il y a des faits et des conséquences qui ont été la résultante des actes commis par un groupe déterminé qui est la garde républicaine à travers les prévenus et comme l’on ne peut pas laisser impunis des actes amenant la mort de plus de 40 personnes. C’est pourquoi on a fait appel à la théorie de la juxtaposition.


Par ailleurs, les avocats du colonel Kalamba ont rappelé que leur client n’a pas donné l’ordre de tirer, car l’un des renseignant, le colonel Frank Mutunda, n’avait pas entendu le colonel prévenu donner cet ordre.

Et d’ajouter: «la théorie de la juxtaposition ne s’applique pas au prévenu Kalamba, parce que ses actes sont bien connus et identifiés ».

Le ministère public avait requis la peine capitale contre le colonel Kalamba Mikombe Mike et 10 ans des prisons contre les trois autres accusés, poursuivis par le ministère public pour meurtre, tentative de meurtre et destructions d’armements à l’usage des forces armées.

Au terme de débats, la Haute cour militaire a pris la cause en délibéré pour rendre son jugement dans le délai de la loi.

Jugés au second degré, le colonel Mike Kalamba et les soldats de deuxième échelon, Muati Musembwa, Daniel  Amita Bangala et Fabrice Mbaya Mbaya, ont été tous condamnés à la peine de mort par la Cour militaire du Nord-Kivu, suite à la répression sanglante des membres de la secte de la foi messianique vers les nations, couramment appelés «Wazalendo», le 30 août 2023.

ACP/ODM

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