Kinshasa, 31 mai 2025 (ACP). – L’absence prolongée de juges dans les tribunaux de grande instance et de paix de Kamituga, province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, empêche la bonne administration de la justice (RDC), a appris l’ACP samedi de source locale.
« L’absence de juges aux Tribunaux de paix et de grande instance de Kamituga empêche la bonne administration de la justice car, selon les sources locales, tous les magistrats affectés à ces juridictions ont fui la guerre », a relevé Me Serge Mwenyemali Trésor, défenseur des droits humains
Selon la même source, les magistrats du siège affectés à ces deux juridictions ont quitté la ville depuis plus d’un mois, évoquant l’insécurité, alors même que cette cité reste administrée normalement par les autorités civiles et militaires, et ne fait pas l’objet d’une occupation rebelle.
Malgré cette vacance, le parquet près le Tribunal de grande instance de Kamituga continue de placer les auteurs présumés des infractions sous mandat d’arrêt provisoire, sans qu’un juge ne statue sur leur détention préventive, avec comme conséquence la surpopulation carcérale dans la maison d’arrêt annexée à la prison centrale de Kamituga, et ce, en violation des procédures prévues par la loi, a rapporté Me Serge Mwenyemali.
« Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif », stipule l’article 17 de la Constitution, a-t-il renchéri.
Il a également rappelé que conformément au Code de procédure pénale congolais, seul un magistrat du siège est habilité à ordonner le maintien en détention préventive. Ce placement doit être fondé sur des indices sérieux de culpabilité et répondre à des conditions strictes fixées par la loi.
Ce défenseur des droits humains a dénoncé cette situation, appelant les autorités judiciaires à intervenir rapidement pour rétablir l’ordre juridique.
« Je demande aux autorités compétentes de s’impliquer davantage pour que cette situation soit décantée car la vie humaine est sacrée », a-t- il souligné, avant d’exhorter les instances compétentes à assurer la présence effective des juges à Kamituga, afin de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté dans cette juridiction.
ACP/UKB