Kinshasa, 18 septembre 2024 (ACP).- Le Tribunal de garnison de Kinshasa- Ngaliema, siégeant mardi, en procédure de flagrance, dans une affaire en continuation opposant le ministère public contre deux groupes des détenus impliqués dans la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a renvoyé les réquisitoires à mercredi.
«S’agissant de défaut d’intérêt, le tribunal note que jusqu’au renvoie des conclusions, aucun défaut d’intérêt n’a été manifesté et donc, les autres parties seront représentées par leur conseil. C’est pourquoi le tribunal, à ce jour, estime qu’il est suffisamment éclairé des faits des poursuites et renvoie l’affaire à l’audience de demain mercredi à 9 heures pour le début des réquisitoires», a déclaré Guy Kweshy, le président du tribunal.
Au cours de cette audience, 57 prévenues victimes de viol sur les 244 qui ont été listées et présentées devant ce tribunal n’ont pas pu reconnaitre leurs bourreaux.
Par contre, quant à la demande de la partie civile qui a évoqué un défaut d’intérêt sur quatre personnes parmi les prévenus, dont deux policiers et deux militaires, ayant le lien avec l’État congolais, le tribunal a décidé de les retirer de cette audience afin qu’ils puissent retrouver leur juge naturel.
«S’agissant de défaut d’intérêt, le tribunal note que jusqu’au renvoie des conclusions, aucun défaut d’intérêt n’a été manifesté et donc les autres parties seront représentées par leurs conseils », a poursuivi le président du tribunal.
S’agissant de l’élargissement de la comparution de l’État à l’égard des autres prévenus sans aucun lien entre eux, le tribunal a noté avoir déjà, par son jugement avant de dire droit, ordonner cette prise en charge.
Les parties civiles estiment avoir subi des dommages
Approché par l’ACP, à l’issue de l’audience, Me Crispin Bongi, avocat de l’État congolais, a déclaré qu’il comparaît pour le compte de l’État dans ce procès opposant le ministère public aux prévenus reprochés des faits de terrorisme commis du 1er au 2 septembre 2024.
« Les parties civiles ont estimé avoir subi des dommages et que parmi les prévenus, il y aurait eu certains militaires détenus ici qui seraient responsables des faits de terrorisme et des viols, et ils ont jugé bon de faire appel à l’État congolais à titre d’estimer responsable», a dit l’avocat.
La cause, a-t-il ajouté, a subi l’instruction, le tribunal s’est dit suffisamment éclairé et jusque-là, il n’y a aucun jugement de condamnation. « On est là pour attendre que la cause soit plaidée et puis le jugement va devoir nous départager», a-t-il indiqué.
Lundi 2 septembre 2024 aux alentours de 2 heures du matin, une tentative d’évasion massive à la prison centrale de Makala avait débouché sur des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants (…). Le bilan provisoire sur le plan humain s’était élevé à 129 morts dont 24 par balles après sommation, les autres par bousculade, étouffement et quelques femmes violées.
ACP/C.L.