Kisangani, 07 juin 2025 (ACP).– Le programme des mesures provisoires d’éducation à la paix a été lancé, samedi à Kisangani, dans la Tshopo, au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), par un établissement public chargé des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits, a-t-on appris de source administrative.
« C’est avec une émotion profonde et une détermination inébranlable que nous nous rassemblons aujourd’hui pour initier ces mesures urgentes. Ce moment est un tournant décisif, une lueur d’espoir et le fruit d’un engagement collectif face aux tragédies ayant marqué notre histoire », a déclaré Emmanuelle Zandi, la directrice générale adjointe du Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et l’humanité (Fonarev).
Des acteurs de la société civile, des représentants des communautés déplacées à la suite du conflit entre les Mbole et les Lengola, ainsi que divers partenaires institutionnels ont pris part à la cérémonie du lancement officiel de ce programme des mesures provisoires urgentes d’éducation à la paix dans la province de la Tshopo.
A cet effet, la directrice générale adjointe du Fonarev a rappelé les lourdes séquelles laissées par « la guerre de six jours » de juin 2000, ainsi que par les récents conflits communautaires, ayant causé plus de 1 000 morts, plus de 3 000 blessés, des milliers de déplacés et des destructions massives des infrastructures notamment dans la ville martyre de Kisangani.

Pour Emmanuelle Zandi, le projet des mesures provisoires urgentes (MPU) vise à accompagner 3.000 ménages, soit environ 18.000 personnes, avec un budget global de 4 327 000 USD.
Elle a précisé que certaines actions préliminaires avaient déjà été menées qui ont permis à plus de 1200 personnes d’être prises en charge lors de cliniques mobiles organisées en décembre dernier.
Elle a relevé aussi que parallèlement au projet (MPU), il y a aussi le Projet d’appui à la cohésion sociale (PACS) qui devrait toucher 100 000 ménages ainsi que 120 000 jeunes et leaders communautaires, avec un budget de 300 000 dollars.
« 53 victimes amputées identifiées pour le programme de réadaptation, 37 ont déjà reçu des prothèses, un forage d’eau potable d’une capacité de 15 000 litres, permettant de desservir jusqu’à 3 000 familles par jour a été construit à Lubunga », a-t-elle indiqué.
La directrice générale adjointe du Fonarev a insisté sur la dimension multidisciplinaire et inclusive de ces projets.
Et de soutenir: « grâce à la volonté politique du Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, nous avons aujourd’hui un cadre légal qui nous permet d’apporter une réponse juste, appropriée et humaine à ces souffrances ».
Elle a surtout souligné que le FONAREV agit de concert avec ses partenaires locaux pour offrir aux victimes un accompagnement médical, psychosocial, socio-économique, juridique et judiciaire.
L’objectif pour ce fonds, a-t-elle dit, est de restaurer la dignité et la résilience des communautés affectées. ACP/UKB