Kinshasa, 03 avril 2025 (ACP).- La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), est alimentée en électricité par une quotité imposée entre 550 et 630 mégawatts qui provenant des centrales hydroélectriques d’Inga, Zongo et Sanga, a appris jeudi l’ACP de la Société nationale d’électricité (SNEL).
«La ville de Kinshasa est alimentée par une quotité imposée entre 550 et 630 mégawatts, mais le besoin est au-delà, voire le triple de ce que nous recevons. Cette inadéquation est exacerbée par une croissance démographique rapide. Avec une population de près de 20 millions d’habitants, il est impératif d’augmenter les capacités de production», a indiqué Denis Tukuzu, directeur du département de distribution de Kinshasa, au cours d’une émission sur une chaîne de radio locale.
Selon Denis Tukuzu, le problème fondamental réside dans une chaîne électrique composée de trois segments à savoir la production, le transport et la distribution car Kinshasa, alimentée principalement par les centrales d’Inga, Zongo et Sanga, ne reçoit qu’une fraction de la production totale.
En outre, «cela fait plus de 25 ans que le Congo n’a pas investi dans la production de nouvelles infrastructures», a-t-il déploré.
Il a fait savoir que la RDC est confrontée à des défis colossaux dans le secteur de l’électricité parmi lesquels les délestages, les infrastructures vieillissantes, la demande croissante. Les critiques de la société civile et des citoyens se multiplient, mais la Snel déploie des stratégies pour répondre aux attentes de ses abonnés.
Il a également mis en lumière l’impact de l’obsolescence des réseaux électriques hérités de l’époque coloniale, qui étaient adaptés à une époque où la demande était bien moindre, et face à ces défis, la Snel s’emploie à moderniser ses infrastructures et à répondre à la demande.
«Nous avons renforcé notre réseau avec la construction de nouveaux postes à Kimbanseke, Maluku et Kinsuka, et le projet d’appui à la gouvernance et à l’amélioration du secteur électrique (PAGASE) qui va bientôt commencer avec les grands travaux de réhabilitation dans la partie Nord de Kinshasa», a-t-il détaillé.
Ce grand projet vise à tout remplacer et mettre les infrastructures neuves dans les communes de Gombe, Lingwala, Barumbu, Kinshasa et Kasa-Vubu.
La mise en place de compteurs intelligents figure également parmi les priorités
Par ailleurs, M. Denis Tukuzu a révélé qu’un lot de 46 000 compteurs a été reçu par sa juridiction qui prévoit de connecter 2 millions de foyers à travers tout le pays. Cette dotation permettra aux abonnés de gérer eux-mêmes leur consommation et de réduire les pertes.
Pour la ville de Kisangani, dans la province de Tshopo (Nord-est du pays), la solution passe par la construction de nouvelles centrales, comme Tshopo 2 et Wanyalukula, pour pallier une capacité de production limitée.
Quant à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga (Sud-est du pays), le directeur Tukuzu a révélé : «En ce qui concerne les raccordements des nouveaux quartiers, ceux-là peuvent être finalisés dans un délai de 15 jours après paiement du droit d’ouverture de dossier. Nous avons lancé les programmes “SNEL & moi” “SNEL n’a Tshombo” pour réduire les pertes et maximiser nos recettes».
Malgré les nombreux défis, la Snel démontre sa détermination à améliorer l’accès à l’électricité en RDC. Denis Tukuzu appelle la population à comprendre les contraintes actuelles, tout en soutenant les efforts entrepris : «Nous devons travailler ensemble, avec patience et solidarité, pour bâtir un système énergétique à la hauteur des besoins de notre nation». ACP/JF