Kinshasa, 6 mai 2025(ACP)- Des constructions anarchiques sur la baie de Ngaliema, situé à l’ouest de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, menacent la déserte en eau potable d’autres municipalités de la ville, selon une note technique de la régie de distribution d’eau (Regideso) parvenue lundi à l’ACP. « Certains occupants construisent sur les ouvrages d’adduction d’eau potable. Il y a donc lieu de rappeler que les constructions faites sur l’avenue +Adama+ ont presque tous leurs murs de clôture sur la conduite d’eau traitée qui part de l’usine de Ngaliema jusqu’au rond-point Socimat, empêchant désormais la Regideso SA d’assurer ses travaux de maintenance et/ou de réparation des fuites » a-t-on lu. « A ce jour, l’usine capte de l’eau dans une zone morte sans courant d’eau et le taux de coliformes fécaux est exagéré. Tout ceci met la vie de plus de deux millions de personnes en danger et nécessite une action urgente pour déguerpir l’occupation de la baie derrière l’usine et les constructions qui dénaturent les cours normales de rivières et du fleuve, réduisant ainsi la capacité de l’Usine », a ajouté la note,précisant que « Déjà, la profondeur du fleuve est passée de plus de 12 mètres au moment de la construction du captage à moins d’un mètre aujourd’hui, ce qui rend les travaux de captage d’eau très précaires ». Selon le document, d’autres occupants ont construit et continuent de construire sur les lits du fleuve en réalisant des remblais pour repousser les eaux du fleuve, ce qui a eu pour effet d’empêcher l’eau d’arriver sur le captage d’eau brute de l’usine. A cet effet, il y a lieu d’indiquer que, dans le cadre des travaux de réhabilitation et d’augmentation de la capacité de cette usine sous financement du gouvernement Japonais, un nouveau captage d’eau brute a été placé à 152 mètres de la berge, et cela, pour éviter les effets néfastes de ces constructions. « Par conséquent, si rien n’est fait, il y a un grand risque que la berge s’avance jusqu’au niveau du nouveau captage et, ainsi, entrainer l’arrêt de l’Usine », indique la même source,signalant qu’une telle éventualité serait une catastrophe dans la ville, allant jusqu’à priver de l’eau, les communes notamment de la Gombe, Lingwala, Kasa Vubu, Ngiri Ngiri, Bumbu, Selembao, Bandalungwa, et Kintambo. La Regideso SA dit exploiter cette usine depuis le 28 juin 1960, cela, à la suite de la convention de cession intervenue entre Utexleo, devenue Utexafrica et le Congo Belge. « Depuis quelques temps, il avait été constaté l’occupation de l’espace immédiat de cette usine par des tiers. Ces deniers, en occupant le site, ont construit à des distances non règlementaires de cours d’eau (fleuve et rivières Gombe et Makelele) et de nos ouvrages tel qu’édicté par la loi congolaise à savoir : la loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des suretés, telle que modifiée et complétée par la loi n°80-008 du 18 juillet 1980, la loi n°15/026 du 31 décembre 2015 relative à l’eau et l’arrêté interministériel n°0021 du 29 octobre 1993 portant application de la réglementation sur la servitude », a conclu la source. ACP/
Kinshasa : des constructions anarchiques à Ngaliema menacent la desserte en eau potable
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