Kinshasa, 23 juin 2025 (ACP).- La multiplicité de raccordements frauduleux, sans tenir compte de la capacité des transformateurs de la Société nationale d’électricité (Snel), a été évoquée comme cause de la perturbation du réseau électrique dans la commune de Bandalungwa (Centre de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo) par le Directeur régional, dans un entretien lundi avec l’ACP.
« Avec la montée exponentielle de la démographie enregistrée à travers la capitale, les besoins de la population en fourniture d’énergie électrique ont explosé ; on a dû procéder à de nombreux raccordements sans tenir compte de la capacité maximale des transformateurs installés par la Snel, un élément capital qui permet de pouvoir alimenter la clientèle. Actuellement il s’observe des embranchements enfouis quelque part, cachés et pas du tout visibles pour éviter que les gens s’en aperçoivent lors des contrôles », a dit Dieu Merci Bwaka, Directeur régional de la Snel/Kinshasa Ouest.
Il a fait savoir qu’il existe aussi des transmissions entre parcelles dans le souci d’entretenir des rapports de bon voisinage, en cédant l’électricité à son voisin de droite ou de derrière.
« Toutes ces opérations ont une incidence directe sur la qualité de desserte de cette énergie qui va être véhiculée par des câbles. Or la phase qu’on cède au voisin aura une incidence sur la canalisation principale qui n’aura pas été prise en compte lors du calcul de l’alimentation de ce secteur. Ce surplus va entrainer progressivement la détérioration de câble sans compter les interruptions résilientes intempestives dues à la surcharge », a-t-il expliqué.
S’agissant de l’accessibilité dans les cabines tant décriée, M. Bwaka a souligné que seuls les techniciens professionnels, les dépanneurs, les jointeurs ainsi que les exploitants/ moyenne tension, munis de certains documents dûment signés par la haute hiérarchie, sont autorisés à évoluer dans les installations de la société pour avoir une certaine traçabilité de toutes les opérations effectuées dans chaque installation.
« Une personne qui se pointe dans une installation en train de réparer illicitement, sans un quelconque document, doit être considérée comme un faussaire. Elle doit être arrêtée par la police de proximité ainsi que les services de sécurité pour poursuivre la procédure, la Snel ne disposant pas d’un pouvoir coercitif », a-t-il fait savoir.
Il a souligné que des abonnés réclament à cor et à cri le remplacement des cabines jugées avariées ajoutant qu’en matière de maintenance en électricité «tant que les conditions d’exploitation permettent à un transformateur de fonctionner normalement, il ne peut être remplacé car la durée minimale de celui-ci est de 30 ans ; il peut même aller au-delà. La seule chose qui peut entraver la bonne desserte actuellement et à laquelle il faut remédier rapidement, c’est le remplacement des câbles qui ont certainement vieilli :nous sommes en train de procéder progressivement à un assainissement de tout le réseau en remplaçant des câbles ». ACP/JF