Kinshasa, 18 avril 2025 (ACP). – La transformation des défis en opportunités durables a été expliquée lors de la troisième journée de la conférence sur l’entrepreneuriat comme levier essentiel pour la création d’emplois, organisée par l’Université « Omnia Omnibus » à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a appris jeudi l’ACP des organisateurs. « L’entrepreneuriat en République démocratique du Congo revêt une dimension économique particulièrement dynamique et complexe, offrant des opportunités considérables en raison du potentiel démographique et des ressources naturelles du pays », a déclaré Fortunata Ciaparrone, cheffe d’entreprise et responsable de la société « Pool Malebo ». Selon cette experte en entrepreneuriat, la République démocratique du Congo dispose d’un potentiel démographique important, constituant « une opportunité pour développer des biens et services adaptés aux besoins locaux, notamment dans la consommation quotidienne et les services financiers ». « Les ressources naturelles abondantes, telles que le cobalt, le cuivre, le diamant et l’or, créent également un effet d’entraînement pour les activités connexes », a ajouté la conférencière. Cependant, a-t-elle poursuivi, l’entrepreneuriat en RDC est, par ailleurs, confronté à des défis majeurs tels que l’accès au financement, un cadre réglementaire souvent complexe et des infrastructures insuffisantes. « Pour transformer ces défis en opportunités durables de développement économique, les initiatives visant à formaliser l’économie, à renforcer les compétences et à améliorer le climat des affaires sont des leviers essentiels » a dit Mme Ciaparrone. Selon elle, pour créer une entreprise en RDC, « il est essentiel d’avoir une idée d’activité claire et réalisable, de choisir la forme juridique adaptée, d’élaborer un business plan solide, d’effectuer les formalités administratives et d’obtenir les autorisations ou licences nécessaires ». Pour la cheffe du Pool Malebo, les opportunités économiques pour les entrepreneurs en RDC incluent les partenariats publics-privés, l’aide internationale et les ONG. Selon cette dernière, l’entrepreneuriat en RDC offre des opportunités économiques considérables mais nécessite une approche structurée et une bonne compréhension des défis et des opportunités. « Les entrepreneurs doivent élaborer un projet structuré, capable de répondre aux besoins du marché, et transformer leurs idées en entreprises durables » a-t-elle recommandé.
La RDC affiche une volonté politique de promouvoir l’entrepreneuriat pour les PME
Par ailleurs, Mme Ciaparrone, a indiqué que la République démocratique du Congo affiche une volonté politique de promouvoir l’entrepreneuriat, en particulier, pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE). Cependant, malgré les efforts de l’État pour mettre en place des institutions dédiées à l’investissement, telles que l’Agence nationale pour la promotion de l’Industrie (Anapi), le Fonds de promotion de l’Industrie (FPI), le climat politique et économique reste encore difficile pour les entrepreneurs, a-t-elle déploré. D’après Fortunata Ciaparrone, l’aspect politique de l’entrepreneuriat en RDC est ambivalent. D’un côté, le gouvernement a mis en place des mesures pour encourager l’entrepreneuriat, notamment la protection des investisseurs et de la propriété, la simplification des formalités administratives et la création de guichets uniques pour les entreprises. De l’autre côté, a-t-elle poursuivi, le climat politique instable, la corruption systémique et l’instabilité politique dans l’Est du pays découragent les initiatives privées et freinent le développement de l’entrepreneuriat. « La corruption et l’instabilité politique sont considérées comme des freins majeurs pour les entrepreneurs en RDC. Les pots-de-vin, les agents publics corrompus et les contrôles abusifs sont autant d’obstacles qui découragent les investissements étrangers et locaux », a-t-elle relevé, ajoutant que la proximité entre le pouvoir politique et les affaires favorise des monopoles et bloque la concurrence équitable. Pour la cheffe du Pool Malebo, le clientélisme et le favoritisme sont également très présents dans l’économie congolaise, car « les entrepreneurs proches du pouvoir bénéficient parfois d’avantages injustes, tels que l’accès aux marchés publics, les exonérations fiscales et les subventions ». Une situation qui, d’après la source, décourage les initiatives privées indépendantes et malheureusement favorise la création de grandes entreprises contrôlées par des élites politiques. « Malgré ces défis, le gouvernement congolais affiche une volonté réelle de promouvoir l’entrepreneuriat et de soutenir les PME et TPE. La mise en place de réformes pour améliorer le climat des affaires et la création de guichets uniques pour les entreprises sont des signes encourageants » a-t-elle reconnu. Selon cette dernière, l’entrepreneuriat en RDC est confronté à des défis politiques et économiques majeurs. La lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance et la protection des investisseurs sont essentielles pour promouvoir un entrepreneuriat solide et inclusif dans le pays. ACP/