Kinshasa 30 mai 2025 (ACP).- Le lavage de pieds a été considéré comme un gagne-pain et une source de revenus pour les entrepreneurs pour lutter contre le chômage à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a appris vendredi l’ACP dans un entretien.
«Je vous assure que le lavage de pieds est un gagne-pain et une source de revenus pour nous les entrepreneurs afin de lutter contre le chômage, à Kinshasa où le marché du travail est difficile», a déclaré Bertin Monapasi entrepreneur au marché Somba zigida (Kinshasa).
Selon M. Bertin Monapasi, ce gagne-pain représente une source d’opportunités des affaires souvent , intervenant particulièrement lors des jours de pluie, «nous essayons de se spécialiser dans ce service, proposé principalement autour des marchés et autres lieux plus fréquentés».
«Nous faisons ce gagne-pain saisonnier pour éviter de rester à la maison car les congolais vivent au jour le jour avec un slogan qui dit « kalayi Ngangu kalayi technique » Ce métier est exercé à double temps au marchés où il y a plusieurs personnes le matin de 6 h à 12 h au marché Somba Zigida et au marché central de 12h à 18h», a-t-il indiqué.
«Aujourd’hui à Kinshasa, les Congolais vivent au taux du jour, on gagne l’argent journellement, le matin je me pointe au marché Zigida regardant de tous les côtés pour chercher les clients dont les pieds sont sales, pleins de boues pour les soigner et vers midi je suis au grand marché. Au début de cette activité nos clients qui venaient se laver les pieds payaient 300 FC, mais maintenant, nous le faisons à 500 FC à cause des difficultés d’eau et la hausse de savons sur le marché ainsi mes recettes journalières peuvent varier entre 30.000FC, soit 11 USD et 45000FC, soit 16 USD avec l’aide des personnes de bonnes volonté qui nous donnent voire même 1000 FC ou 2000FC comme prime d’encouragement», a-t-il signifié.
Ce métier, a-t-il poursuivi, «m’a personnellement beaucoup aidé, et permet la survie de toute ma famille, c’est ainsi j’exhorte les jeunes kinois et kinoises qui ne font rien de faire quelque chose pour être autonomes».
«J’apprécie ce service parce que quand il pleut, on arrive ici le matin tout propre. Mais on ne peut pas rentrer avec des pieds ou des chaussures sales. Et puis, avec des pieds sales on peut soit salir le taxi qu’on prend soit salir d’autres passagers dans un taxi-bus», a expliqué M.Paulin cambiste au grand marché de Kinshasa qui recoure systématiquement au service des laveurs des pieds.
Les laveurs des pieds s’attirent la sympathie des personnes qui se rendent au marché, beaucoup répondent à leur offre de service et préfèrent ces jeunes ainsi occupés au lieu de les voir se lancer dans la délinquance juvénile.
«Ce n’est pas un sot métier. Si l’on pense qu’on peut gagner quelque chose pour la survie, au lieu de voler, l’on peut faire ce service, il n’y a aucun mal», a conclu le cambiste. ACP/ODM