Kinshasa, 7 juillet 2025 (ACP).- La philosophie économique souverainiste et panafricaniste a été proposée lundi, par le président de « Africa Economic Forum(AEF) », comme un modèle pour défendre le contrôle des secteurs clés de l’économie, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC), lors d’un entretien avec l’ACP.
« La philosophie économique souverainiste et panafricaniste défend le contrôle stratégique des secteurs clés de l’économie par des champions nationaux et panafricains, et exige que le marché africain bénéficie d’abord aux producteurs et créateurs africains. La philosophie … appelle aussi à un changement radical des paradigmes », a déclaré le docteur Billy Issa, président de l’AEF.
Il a fait savoir que le continent africain se dirige vers une transformation ambitieuse de son modèle économique, car cette nouvelle philosophie exige que le marché africain priorise les producteurs et créateurs locaux, au moment où l’Afrique s’apprête à devenir le plus grand marché démographique au monde, avec plus de 2,5 milliards d’habitants attendus d’ici 2050.
« Cependant, cette dynamique est entravée par un passé colonial qui a façonné des sociétés de consommateurs aliénés, méprisant leurs propres produits et industries. Actuellement, l’Afrique ne représente qu’environ 2% du commerce mondial, malgré ses ressources naturelles abondantes, simples, exportations à bas prix, transformées à l’étranger, engendrant ainsi une dépendance et une pauvreté chronique », a-t-il ajouté.
Pour remédier à cette situation, Dr Billy a recommandé de favoriser essentiellement la transformation locale des ressources. Il a fait savoir qu’en établissant des chaînes de valeur intégrées, depuis le producteur jusqu’au consommateur, l’Afrique peut non seulement créer des emplois mais également générer une richesse qui reste sur le continent.
« Le rôle des États africains est crucial dans cette lutte pour une économie autonome. Ils doivent protéger les entrepreneurs locaux, créer des zones industrielles et promouvoir l’intégration régionale afin de stimuler les marchés internes », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que l’Afrique doit maîtriser ses monnaies et ses flux financiers pour échapper à une dépendance qui limite son potentiel.
De plus, a dit Dr Billy, des initiatives telles que la création de banques d’investissement africaines et l’exploration de monnaies alternatives sont des étapes nécessaires pour renforcer cette autonomie.
Il a rappelé qu’une telle alternative pourrait engendrer des champions économiques capables de rivaliser avec les multinationales et de favoriser une coopération technologique, avant de conclure que « le véritable panafricanisme économique repose sur la libre circulation des biens, des personnes et des idées, tout en visant la création d’un marché intérieur intégré soutenu par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ». ACP/JF