Kinshasa 31 août 2024(ACP).- Les effets microéconomiques des transferts de fonds par les migrants dans la commune de Ndjili à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, ont été évoqués samedi par un chercheur, lors du baptême de son ouvrage à l’Université de Kinshasa.
« A Ndjili, la plupart des familles possèdent des personnes émigrées, et sont bénéficiaires, d’une manière ou d’une autre, des transferts de fonds, également appelés ‘’migradevises’’, qui fait mention de gains potentiels de ces transferts sous forme d’effets macro ou microéconomiques. Toutefois, il est à noter que les transferts d’argent ont une portée limitée en matière de développement. En effet, pour que les fonds transférés induisent le développement, encore faut-il qu’il s’agisse de fonds et non de petites sommes d’argent envoyées sporadiquement pour absorber les besoins de consommation courante au niveau des ménages, il faut que ces fonds soient investis dans les secteurs productifs et donc créateurs de richesses », a déclaré le professeur José Mvuezolo Bazonzi , auteur d’un ouvrage intitulé « La migration au rabais : décryptage de l’agir migratoire atypique des Ndjilois », a été porté sur les fonts baptismaux à l’Université de Kinshasa.
Les effets microéconomiques des transferts ont maille à partir avec le soutien qu’ils apportent aux ménages, réduisent une certaine forme de pauvreté due au manque cruel de biens de première nécessité et/ou d’argent, a-t-il dit.
En outre, les transferts augmentent le pouvoir d’achat des ménages, favorisent leur consommation et permettent à ces derniers de faire face aux chocs potentiels notamment la perte d’emploi, maladie, mauvaise récolte, érosion, inondation, pertes diverses, a signifié le professeur Mvuezolo.
Les transferts, a-t-il poursuivi, peuvent aider les chefs de ménages bénéficiaires à constituer une petite épargne individuelle, qui pourrait être réinvestie.
« Les transferts alors valablement participer au développement local, à condition que soient mis en route des projets ou des activités économiques rentables. Par ailleurs, les transferts sont susceptibles de mettre à la disposition des individus bénéficiaires des micro capitaux de départ rendant possible l’investissement local après accumulation préalable mais ceci devrait être assorti d’une condition de faisabilité à savoir la régularité et la constance des transferts ainsi que leur allocation optimale », a-t-il expliqué.
Triade consommation des ménages, épargne individuelle et investissement local
Par ailleurs, le professeur José Mvuezolo Bazonzi a évoqué que la triade consommation des ménages, épargne individuelle et investissement local dans le secteur productifs peut permettre d’introduire le développement local et on favoriserait à partir des transferts selon lui, la croissance économique.
Ainsi des transferts tels que réalisés par les migrants Ndjilois, internationaux à travers l’enquête qu’il a menée pour la rédaction de son livre, a-t-il poursuivi, montrent qu’ils ne remplissent pas la condition de faisabilité susceptible d’impulser le développement de Ndjili leur terroir.
L’enquête a révélé que ces transferts ne sont pas ni réguliers, ni constants et ni consistants, a -t-il affirmé, martelant ce qu’on n’est pas étonné qu’après plusieurs décennies de migration, cet espace mythique d’émigration qu’est Ndjili ne soit resté que l’ombre de lui-même car peu de retombées sous forme d’investissements y sont en fait perceptibles à ce jour.
Ce qui justifie à juste titre selon lui, l’intitulé de cet ouvrage à savoir que la migration des Ndjilois n’est plus ni moins qu’une migration au rabais car elle n’a pas su engendrer les conséquences heureuses tant attendues dans le terroir. ACP/C.L.