Kinshasa, 07 juin 2025 (ACP).- Les exigences professionnelles des entreprises étrangères ont été considérées comme l’un des principaux obstacles pour les demandeurs locaux d’emploi par la Responsable de l’entreprise « Congo Business« à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’un entretien samedi avec l’ACP.
« La rigueur des exigences professionnelles de la grande partie des entreprises et sociétés étrangères est l’un des obstacles pour un bon nombre de demandeurs locaux d’emploi, alors que la République démocratique du Congo (RDC) a toujours été reconnue pour son accueil chaleureux envers ces étrangers, tant avant qu’après son indépendance », a déclaré Linda Endundo Bononge, responsable de l’entreprise Congo Business et Facilitatrice de l’emploi.
Selon elle, dans le domaine de l’emploi, les entreprises congolaises ont toujours recruté des ressortissants étrangers issus de plusieurs pays, qu’ils soient anciens colons ou dirigeants ayant travaillé précédemment au Congo. Cependant, lorsqu’ils reviennent avec leurs sociétés, ces derniers fixent des critères professionnels stricts et standards qui éliminent les demandeurs d’emploi locaux de toutes chances d’être recrutés.
Elle a souligné que « le territoire congolais a vu l’arrivée de nombreux groupes étrangers, qui, par leur présence, ont contribué à faire connaître le pays à travers le continent africain. Ces professionnels reviennent souvent en tant que consultants, travaillant souvent dans le cadre des Organisations non gouvernementales (ONG), comblant malheureusement des postes destinés aux Congolais seniors âgés de 40 à 60 ans »
D’après Linda, beaucoup de Congolais, bien que seniors, ne parviennent pas à accéder à ces postes, car ceux-ci exigent généralement une expérience de travail considérable, souvent de l’ordre de 5 à 15 ans. « Le manque de formation continue et d’informations sur le fonctionnement des entreprises internationales laissent de nombreux compatriotes en retrait par rapport aux exigences du marché », a-t-elle signifié.
La facilitatrice d’emploi a également affirmé au cours de cet entretien que cette carence de formation axée sur l’apprentissage et l’information sur le fonctionnement des entreprises étrangères et du standard international empêche une partie de la population congolaise de répondre aux critères de sélection de ces institutions, qui privilégient souvent les candidats ayant une expérience multinationale.
« A l’heure actuelle, le Congo ne dispose pas de département universitaire dédié à la formation en sciences humanitaires, contrairement aux pays comme les États-Unis, la France ou le Royaume-Uni, où de nombreuses institutions offrent des formations dans ce secteur », a-t-elle relaté.
Cette situation a poursuivi Mme Linda, crée une confusion supplémentaire dans le processus de recrutement, éloignant davantage les véritables Congolais des opportunités, sans compter des pratiques d’usurpation au niveau national qui compliquent gravement depuis des années la situation.
Elle a aussi illustré comment « certains individus se faisant passer pour des réfugiés congolais dans d’autres pays parviennent à obtenir la nationalité de ces nations. Ils reviennent ensuite, prétendant être Congolais, bien qu’ils ne le soient pas ».
En outre, elle a évoqué les retards accumulés dans le paiement des quotas par l’État congolais, ayant des conséquences néfastes, soulignant « lorsque l’État ne respecte pas ses engagements envers les organisations internationales, les Congolais n’ont pas accès à ces postes, laissant souvent des postes vacants dans des organismes qui pourraient pourtant recruter jusqu’à 100 personnes en fonction de leurs quotas ».
Mme Linda Endundo Bononge, Responsable de l’entreprise Congo Business, a fait aussi savoir qu’il existe des cas où des membres de familles de ceux qui gèrent ces quotas sont engagés, souvent sans qualification suffisante, salissant la réputation du pays, ce qui rend malheureusement l’attraction des investisseurs de plus en plus difficile
« Les entreprises internationales sont en effet réticentes à s’installer dans un pays où les questions de compétence et de qualification posent problème. Le Congo, tout en restant ouvert aux opportunités offertes par l’arrivée des étrangers, doit réfléchir à des solutions durables pour permettre à sa population de bénéficier des mouvements économiques et sociaux qu’elle suscite », a-t-elle conclu.
ACP/UKB