Mbuji-Mayi, 27 janvier 2025 (ACP).- La censure ou la régulation de l’usage des réseaux sociaux pour l’encadrement des jeunes, a été proposée par un professeur d’université à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, au centre de la République démocratique du Congo, dans un entretien avec l’ACP lundi.
« Il faut absolument que des mesures institutionnelles se dressent pour refuser que certaines plateformes ne puissent diffuser les données en RDC. Qu’on interdise certains réseaux sociaux pour qu’ils ne diffusent pas. Ce truc de Tik tok, non pas que ça joue dans la dépravation de mœurs, mais Tik tok est en train de distraire nos enfants. Tous nos enfants qui ont les smartphones passent beaucoup de temps sur ces plateformes pour s’amuser, jouer plutôt que pour étudier », a confié le professeur Richard Mukendi Bunana, doyen de la faculté des Sciences de l’information et de la communication à l’Université Officielle de Mbuji-Mayi (UOM).
« Je suis enseignant à l’université, je vois comment les jeunes gens se distraient ; quand vous enseignez il est sur tiktok, il est sur une plateforme, un réseau social et puis il se distrait. Moi je vois que les mesures doivent être prises pour voir comment on peut pratiquement encadrer la consommation des médias et des cultures étrangères », a-t-il poursuivi.
Le professeur Mukendi Bunana a estimé que les services de régulation à eux seuls ne sauront remédier à la situation, d’où l’implication de l’État Congolais est sollicitée. L’exemple des États-Unis d’Amérique ayant interdit l’usage du réseau social Tiktok est parmi les motivations du scientifique.
«J’ai appris qu’aux États-Unis on a interdit le réseau social Tik-tok, les raisons qu’ils ont avancées, on voit qu’ils cherchent à protéger pratiquement leurs concitoyens. Ici chez- nous, les organes de régulation, c’est beaucoup plus politique. Quand vous vous amusez avec le pouvoir… Mais pour le problème de mœurs, il y a certaines choses qui font mal, quand vous les regardez, je sais qu’à un certain moment le Conseil supérieur de l’audio-visuel et de la communication (CSAC) a sanctionné les mauvaises pratiques, je crois que s’ils peuvent se mettre dans cette direction- là c’est bon», a souligné M. Richard Mukendi.
«Mais ça les dépasse pratiquement, parceque quand on a son décodeur, son antenne parabolique, c’est difficile que les gens de CSAC viennent voir ou qu’ils fassent le monitoring pour voir ce que vous êtes en train de suivre. Quand vous avez votre téléphone en mains dans les réseaux sociaux, il est difficile que les gens de CSAC viennent vérifier, ça les dépasse», a-t- il conclu. ACP/JF