RDC-Cameroun : le partage d’expériences salué dans la Zone de libre-échange continentale africaine

Kinshasa, 29 mars 2025 (ACP). -Le partage d’expériences en Afrique centrale entre la République démocratique du Congo(RDC) et le Cameroun pour promouvoir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a été salué à Yaoundé, à l’issue de la 57ème session de la conférence des ministres africains (des Finances, de la planification et du développement économique /COM2025), a appris l’ACP samedi de source administrative.

« La 57ème session de la conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique tenue jeudi à Yaoundé  nous a permis de réunir toutes les parties prenantes de la sous-région pour partager les meilleures pratiques, les expériences, les propositions stratégiques transformatrices afin de promouvoir et stimuler la mise en œuvre de la ZLECAF », a déclaré Jean-Luc Mastaki Namegabe, Directeur sous-région du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA/ BSR – AC).

« L’Afrique Centrale est parmi la sous-région pionnière de la matière de ratification et la mise en œuvre de la ZLECAF. La RDC a été représentée par le ministre du Commerce et le Cameroun par les ministres délégués à l’Economie et au Plan, qui ont été des acteurs majeurs dans cet agenda pour échanger sur les actions mises en œuvre par les deux pays avec l’appui de la CEA pour faire avancer cet agenda », a-t-il ajouté.

M. Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur en RDC, a, à cette occasion, déclaré que la République démocratique du Congo a élaboré déjà la stratégie nationale ZLECAF, étant donné qu’il n’y a pas de mise en œuvre sans une stratégie nationale ZLECAF pouvant permettre au pays entier de se préparer à ce grand événement.

« Nous avons également mis en place le Comité national présidé par Mme Judith Suminwa Tuluka, Première ministre et Cheffe du gouvernement congolais, qui se réunit régulièrement pour évaluer les niveaux de mise en œuvre.

Nous avons terminé les règles d’origine, nous avons transmis la liste des tous les produits consultés de 90% et le 7% qui doivent attendre les sept ans ; nous sommes en train de les élaborer et nous pensons que pour la République démocratique du Congo, nous nous préparons très sérieusement avec l’appui de la CEA et l’accompagnement dans l’étude de préfaisabilité de la mise en œuvre de la zone économique spéciale qui va abriter la première grande chaîne de valeur de batteries et véhicules électriques dans la province du Haut- Katanga », a déclaré Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur   .

« Ainsi, sont là, les éléments autour desquels nous estimons devoir préparer la RDC à ce grand marché interafricain qui va promouvoir le commerce inter africain, intra africain… », a-t-il ajouté.

Le ministre du Commerce extérieur a, en outre, révélé que l’une des stratégies est de pouvoir rentabiliser le bassin du Congo parce qu’il capte près de 1 milliard de tonnes de carbone destinées à polluer l’atmosphère et avec les forêts du bassin du Congo, on peut engager suffisamment de moyens.

Il a poursuivi que « si, on capte les fonds de crédit carbone, les discussions que nous avons avec la communauté internationale, c’est qu’on devrait plutôt se tourner vers l’Afrique parce que tous les pays industrialisés qui polluent à 95% la planète, c’est eux qui s’arrogent encore le droit de capter la plupart des fonds alors que nous, l’Afrique, qui n’est pollueur qu’à la hauteur de 4 %, nous ne captons rien ».

Selon lui, la RDC est en train de faire tout pour capter ces fonds de crédits carbone estimés à 1 milliard. Cela va pouvoir aider à financer un certain nombre d’activités pour nous préparer à l’avènement ZLECAF.

Le Coordonnateur du sous-comité de l’initiative du commerce guidé du Cameroun, Etienne Cham, a fait remarquer que « le Conseil National des chargeurs du Cameroun (CNCC), responsable de la mise en œuvre de l’initiative du commerce guidé ,travaille avec les organisations de la sous-région en charge de l’encadrement des chargeurs pour partager son expérience en matière d’identification des entreprises, de formation des opérateurs économiques et d’accompagnement de ceux-ci vers le commerce effectif dans la ZLECAf » .

Pour sa part,  M. Narcisse Chassem , Directeur exécutif du GECAM, le patronat du Cameroun, a  appelé à porter une attention particulière aux défis structurels.

 Il a, en outre, affirmé que « les contraintes de production sont communes à la sous-région. Pour tirer le meilleur profit de la ZLECAf, il est urgent d’accroitre la production manufacturière. Pour ce faire, nous attendons le désenclavement des bassins de production, la fourniture d’une énergie stable et moins couteuse ainsi que la mise en place d’un mécanisme de garantie pour le financement des entreprises ».

M. Ntap Ekoue, Directeur général de Sweet Choco, a indiqué que « Nous avons noué des partenariats commerciaux avec des entreprises africaines dans le cadre de la ZLECAf. Toutefois, l’Afrique centrale n’a toujours pas adopté le système Panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Nous appelons le leadership de la CEA à s’assurer que les banques centrales de la sous-région rendent disponibles ce mécanisme afin que les opérations de change n’induisent des coûts supplémentaires au commerce ».

La CEA travaille en étroite collaboration avec les États membres et les communautés économiques régionales (CER) afin que la mise en œuvre de l’Accord de la ZLECAf puisse contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Le chef de la section des initiatives sous-régionales du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale (BSR-AC/CEA), Adama Ekberg Coulibaly, a dit aux participants la nécessité pour les États membres de disposer de leurs stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAf et des plans d’action correspondants. Et que la sous-région dispose également d’une stratégie régionale de mise en œuvre de l’Accord, qui a été validée et adoptée en 2023. Ces documents stratégiques ont été élaborés afin d’orienter les États membres, de façon stratégique, dans leurs efforts de tirer pleinement parti du marché unique africain, a-t-il signifié.

ACP/UKB

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