RDC : des formations professionnelles de jeunes préconisées pour réduire le chômage

Kinshasa, 2 juin 2025 (ACP).- Le renforcement des capacités des jeunes diplômés à travers les différentes formations professionnelles a été préconisé lundi pour lutter contre le chômage en République démocratique du Congo (RDC) lors d’une formation sur l’employabilité et la professionnalisation organisée à Kinshasa ( capitale du pays)par l’entreprise Congo Business.

« Dans la mesure où l’employabilité des jeunes reste encore un enjeu majeur, le renforcement des capacités de nouveaux diplômés est l’un des moyens pour lutter contre le chômage en RDC », a déclaré Linda Endundo Bononge, facilitatrice de l’emploi et formatrice chez Congo Business.

Selon elle, malgré l’existence de possibilités d’emplois, les jeunes ne sont pas suffisamment outillés pour se démarquer sur le marché de l’emploi. Elle a illustré ce point en évoquant les tarifs pratiqués par des consultants et formateurs étrangers, qui peuvent facturer entre 2 500 et 3 500 euros pour leurs services d’accompagnement.

Face aux défis liés au chômage, elle a suggéré de renforcer les capacités des jeunes à naviguer sur le marché du travail. « Des formations adaptées, un accompagnement et une sensibilisation sur les réalités du recrutement peuvent offrir aux jeunes les outils nécessaires pour réussir », a-t-elle expliqué.

« Nous faisons face à une situation où nos jeunes, malgré leur potentiel, perdent des opportunités d’embauche au profit d’étrangers ou d’ usurpateurs professionnels. Ces derniers, bien que peu compétents, ont compris comment rédiger un Curriculum vitæ (CV) convaincant et se vendre lors d’entretiens », a-t-elle expliqué.

Linda Endundo a souligné que la compétence seule ne suffit pas. Elle a expliqué comment les entreprises, en quête de profils adéquats, se heurtent souvent à des pratiques de recrutement biaisées, où le piston et les recommandations jouent un rôle déterminant.

« Une recommandation est fondée sur la valeur réelle d’un candidat, tandis qu’un piston repose souvent sur des influences douteuses et des manœuvres », a-t-elle précisé. Elle a également souligné la complexité des relations avec les ressources humaines .

D’après elle, « les ressources humaines peuvent se retrouver en situation de conflit entre leurs recommandations et des pressions externes. Lorsqu’un employé, recruté par piston, montre des lacunes, le licenciement peut devenir un défi », a-t-elle poursuivi.

Elle a ajouté que dans les cas où ces employés sont licenciés, ils peuvent faire appel à l’inspection du travail, entraînant une situation difficile pour tous les acteurs impliqués.

À la fin de la séance de formation, cette dernière a appelé à une réflexion collective pour redéfinir l’employabilité en Afrique et soutenir une génération en quête d’opportunités.
ACP/C.L.

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