Kinshasa, 10 juin 2025 (ACP).- Le prix d’une boule de fromage, produit alimentaire en provenance de Goma, (Est de la République démocratique du Congo), a enregistré une hausse spectaculaire et sans précédent de 78% sur le marché de Kinshasa, passant de 27.000 CDF (francs congolais) à 48.000 CDF, a constaté mardi l’ACP, lors d’une descente sur terrain.
« Le prix d’une boule de fromage qui se vendait à 27.000 francs congolais, aujourd’hui se vend à 48.000 CDF, sur le marché, car ce qui est rare coûte cher , il est normal que le prix des produits alimentaires en provenance de Goma et Bukavu enregistrent une flambée des prix sur les marchés de Kinshasa, en raison de la fermeture des aéroports et l’intensification de la guerre d’agression rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC », a déclaré Madame Julie Kalonji, opératrice économique trouvée sur l’un des lieux de négoces de Kinshasa.
Selon elle, la suspension des vols a entraîné une perturbation des chaînes d’approvisionnement et a causé des difficultés dans l’importation des produits alimentaires phares vers la capitale de Kinshasa, une mégapole de plus de 15.000 habitants.
Cette suspension des vols, a poursuivi cette opératrice économique, a conduit à une hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires et d’autres biens essentiels en provenance de Goma, sous l’occupation des rebelles, car « la demande augmente alors que l’offre des biens diminue ».
« Pour approvisionner la capitale en produits alimentaires, nous sommes obligés de passer par l’Ouganda avec nos marchandises. Ces coûts sont généralement répercutés sur les consommateurs et entraînent la flambée des prix sur les marchés de Kinshasa », a-t-elle expliqué.
Outre le fromage, l’enquête a relevé également qu’un kilogramme d’oignons de Goma qui était vendu sur le marché de la capitale à 6.000 fc (six mille) CDF, coûte maintenant 6.700 (six mille sept cent fc) CDF, soit une hausse de 11,67%. La même source renseigne qu’un kilogramme de pommes de terre est vendu à 9.250 (neuf mille deux cent cinquante) CDF contre 6.000 (six mille) CDF, soit 54,17%. Un kilogramme de fretins est passé de 98.000 CDF à 120.000 CDF, soit une hausse de 22,45%, selon les différents coins de marchés de Kinshasa.
S’agissant des produits comme les saucisses, la viande de bœuf et du lait vendu en bidon de 5 litres appelé » Maziwa » et autres produits alimentaires en provenance de Goma et Bukavu, Mme Kalonji a indiqué qu’ils sont en voie de disparition sur le marché de Kinshasa.
Le transit des avions à la base de la rareté des produits alimentaires
Par ailleurs, Mme Ruth Mankanu, une autre opératrice économique depuis Goma, a pour sa part fait savoir que pour atterrir à Kinshasa, les marchandises sont censées traverser de Goma vers Bukavu via les avions et la voie fluviale qui varient entre 25 USD à 40 USD par bateau précisant qu’actuellement il faut débourser jusqu’à 426 USD pour le chemin Ouganda-Kinshasa, hormis les taxes pour traverser la frontière.
« Quand nous prenons le bateau Uhuzi nous payons 40$, le prix est élevé comparé au bateau Emmanuel qui coûte 25$ mais cela prend tellement du temps pour arriver à Bukavu car il s’agit de gros bateaux qui transporte beaucoup des marchandises lourdes et nous sommes censés rouler lentement et quand nous avons des marchandises périssables on ne peut pas le prendre de peur que cela périsse en chemin », a-t-elle expliqué.
Il sied de noter que, pour un vol aller- retour de Ouganda-Kinshasa, le billet revient à 426 dollars américain et de Bujumbura-Kinshasa à 670$.
ACP/C.L.