Kinshasa, 5 juillet 2025 (ACP).- L’instabilité sécuritaire et la pauvreté comme frein au développement multi sectoriel de Beni-Lubero, province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont fait l’objet d’une thèse soutenue samedi à l’Université du Cepromad à Kinshasa, a appris l’ACP de source universitaire.
«Cette étude décrit la situation de sous-développement de Beni-Lubero, examine les obstacles au développement de la contrée, et explore les stratégies managériales pour résoudre les problèmes. La contrée est sous-développée (…) Il y règne la pauvreté, les conflits armes, l’instabilité sécuritaire, l’accès limité aux services de base, et les inégalités entre différentes communautés», a dit le chef de travaux Aimé Kakule Kahighana, auteur de la thèse intitulée «Management du développement multisectoriel de la région de Beni-Lubero, modèle de AKAKA pour la promotion des initiatives locales».
Malgré cela, on assiste selon lui, à quelques initiatives entrepreneuriales. Et cela peut être considéré comme le début d’un développement communautaire multisectoriel.
«Pour ce faire, nous considérons que les initiatives locales sont la clé de voûte, le passage obligé, pour réaliser le développement à la base. Ces initiatives, sans ambages, font partie de la culture managériale. Pour régler la question de sous-développement que nous avons identifié dans cette thèse, nous avons proposé des stratégies managériales. Dans un modèle dénommé « modèle AKAKA », nous offrons une approche structurée pour promouvoir et assurer la durabilité des Initiatives Locales de Développement dans la région Beni -Lubero», a soutenu l’impétrant.
Cependant, le récipiendaire a estimé qu’à la différence avec les travaux antérieurs, cette thèse s’attarde plus sur l’élément «consensus communautaire».
Ce consensus autour du chef traditionnel, le Mwami, est très capital pour un quelconque succès. Ainsi, toute initiative, allant de la conception à l’évaluation devrait se faire avec l’apport du chef traditionnel. Il est un acteur principal et majeur. Il n’est pas un simple partie-prenante, a-t-il conclu.
L’amélioration des compétences des acteurs en gestion de projets recommandée
Par ailleurs, le renforcement des capacités locales basées sur la mise en place des programmes de formation pour les acteurs locaux afin d’améliorer leurs compétences en gestion de projets, en planification stratégique et en mobilisation des ressources , a été recommandée dans cette thèse.
L’auteur de la thèse, Aimé Kakule a également suggéré la promotion de la participation communautaire en encourageant l’implication active des communautés dans la conception et en mettant en œuvre des projets, et de veiller à ce que les besoins et les priorités de la communauté soient pris en compte.
D’autres résolutions de cette thèse ont été axées sur la mise en place d’un suivi évaluatif qui consistera à établir un système d’évaluation des initiatives mises en place, permettant d’ajuster les stratégies en fonction des résultats escomptés, le soutien aux innovations locales. Celles-ci permettront à encourager et à financer les initiatives innovantes qui répondent aux besoins spécifiques de la région dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.
Il a été aussi évoqué par l’impétrant, la nécessité de la sensibilisation et de la communication visant à mettre en place des campagnes de sensibilisation pour informer la population sur les initiatives locales et les encourager à y participer ainsi que l’évaluation des politiques publiques permettant de s’assurer qu’elles répondent aux besoins réels des populations locales , et l’accès au financement facilitant la réalisation des projets locaux par le biais de subventions, de microcrédits ou d’autres mécanismes financiers adaptés.
La cérémonie de soutenance publique de thèse de doctorat de la faculté de management et sciences économiques de l’Université du Cepromad a été présidée vendredi par le professeur émérite Oscar Nsaman O-Lutu, président du conseil d’administration de l’Université du Cepromad. Le candidat a obtenu le grade de docteur en management et sciences économiques avec la mention la plus grande distinction». ACP/C.L.