RDC : un appel à reformer le Code des assurances lancé à Kinshasa

Kinshasa, 10 avril 2025 (ACP).-Un appel à reformer l’actuel Code des assurances en République démocratique du Congo, dix ans après son adoption, a été lancé jeudi, lors d’une conférence dédiée à l’évolution de ce marché dans le pays, tenue à Gombe, dans le nord de Kinshasa, capitale congolaise.

« Nous sommes venus nous interroger sur l’inefficacité de ce code qui, bien qu’ayant 10 ans, n’a pas permis au secteur des assurances de décoller ni de participer de façon significative au budget de l’État. Nous sommes tous arrivés à la conclusion qu’il faut absolument, et de façon urgente, réformer le code pour faire la place à des produits innovants », a déclaré Herman Mbonyo, spécialiste dans les métiers de la banque et des assurances.

« Cette réforme va donner de la place à la digitalisation, à la micro-assurance, aux assurances agricoles, pour redynamiser le secteur des assurances obligatoires, revisiter les statuts des intermédiaires afin de savoir un peu qui fait quoi dans ce grand maquis des assurances congolaises », a-t-il ajouté.

Selon lui, l’actuel Code des assurances en RDC, arrivé à maturité, n’a pas toujours produit les résultats escomptés.

« Quand vous avez un cadre légal inadapté, vous avez des acteurs qui semblent ne pas être à leur place. Le problème ne se situe pas à un seul niveau, il se situe à plusieurs, mais il faut commencer quelque part. Puisqu’il faut commencer quelque part, commençons par ce qui semble le plus facile : créons d’abord un cadre adéquat, ensuite nous nous poserons la question des animateurs et des compétences », a dit M. Mbonyo.

À l’entendre, cette réforme contribuera à exiger de la recevabilité aux sociétés qui ont obtenu des agréments en RDC, mais qui donnent finalement l’impression de ne pas exercer réellement les activités d’assurance qu’elles prétendaient faire en sollicitant ces agréments.

« C’est vraiment une remise à plat de tout le système : poser les bonnes questions et essayer d’avancer », a-t-il expliqué.



Pour Herman Mbonyo, les compagnies d’assurances dans le monde répondent à des critères, « ce qu’on appelle des normes de solvabilité. Ces normes, ce sont par exemple des provisions que vous constituez pour pouvoir faire face à des sinistres (…) mais lorsque vous vous retrouvez avec une société qui ne répond plus à ces standards-là, c’est déjà le code d’alerte ».



« La Société nationale d’assurances ( Sonas) , aujourd’hui est riche de son personnel, qui est de qualité, avec des gens très méritants. Mais elle n’arrive plus, depuis très longtemps, à respecter les standards en termes de solvabilité. Elle doit absolument subir une cure drastique, aussi bien au niveau de sa gestion des ressources humaines qu’au niveau des produits », a-t-il estimé.



De son côté, Lucien Junior Sianard, technicien des assurances, venu du Congo-Brazzaville, a indiqué que « ceci est une occasion assez intéressante. Nous retenons que le marché des assurances en RDC est un marché d’avenir.

Pour résumer, parce que beaucoup de choses se sont dites, on peut conclure de façon très positive, quitte à mettre en place certains mécanismes pour faciliter les choses à tous les niveaux : juridiques, politiques, techniques ».

Cette soirée, consacrée à l’évolution du marché des assurances en RDC, a marqué le lancement des conférences hebdomadaires intitulées « Jeudis de la finance », qui visent à vulgariser et expliquer les différents aspects de ce secteur en République démocratique du Congo. ACP/C.L.

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