Kinshasa, 20 janvier 2025 (ACP).– Un partenariat d’accompagnement à l’Office national de pêche et d’aquaculture (Onpa)pour l’exploitation des bateaux de pêche en République démocratique du Congo (RDC), a été sollicité auprès d’une Ecole régionale de navigation, a indiqué samedi dans un entretien , le directeur général de l’Onpa, Epicure Bohi.
« Ça vaut la peine que nous puissions sceller un partenariat avec l’Ecole régionale de formation aux métiers de la navigation intérieure (CICOS) afin que nous ayons un personnel qualifié qui va utiliser ces bateaux de pêche commandés par le gouvernement congolais dont la livraison est imminente », a confié Epicure Bohi, directeur général de l’Onpa.
Ce personnel qualifié devra s’occuper notamment de l’exploitation et de maintenance d’où la nécessité de bénéficier aussi des sessions de formations de renforcement des capacités de temps en temps. Et l’Ecole est une structure d’expertise sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour une exploitation rentable et efficiente de ces bateaux », a- t-il dit.
« Pour le moment, nous n’avons pas un personnel pour utiliser ces bateaux tout de suite après leur livraison, il faut éviter de les garder à quai pendant longtemps alors que ce sont des outils de production. Avant la mise à flot et la livraison de cette flotte, j’ai tenu à rencontrer le directeur de cette école spécialisée pour échanger sur le recrutement du personnel qui va utiliser ces bateaux de pêche qui sont nos instruments de travail » a- t-il signifié.
Il a poursuivi que l’ONPA n’a jamais exploité de bateaux de pêche il est donc indiqué que nous puissions approcher le Cicos en matière de recrutement et de formation pour qu’on puisse travailler rapidement et répondre aux attentes du Chef de l’Etat qui a mis en place l’ONPA pour assurer la sécurité alimentaire de la population.
L’Ecole régionale de navigation favorable à la collaboration
Par ailleurs, Bernardin Mbadinga, directeur général de l’Ecole Régionale de Formation aux Métiers de la Navigation Intérieure (CICOS) a rassuré le directeur général de l’Onpa de toute sa collaboration pour concrétiser sur le terrain les objectifs assignés à l’Onpa.
Il a défini les préalables liés au bon démarrage de l’exploitation des bateaux de pêche.
« Il faut d’abord dans un premier temps recruter des navigants qui vont équiper ces navires (commandants, capitaines, matelots, mécaniciens, ingénieurs électromécaniciens) l’école en a suffisamment formés, nous allons les immobiliser, ils sont éparpillés et nous allons les recruter » ,a- t-il indiqué.
« Ensuite dans le cadre de notre partenariat nous devons mettre en place des formations spécifiques couvrant la capture et le traitement des poissons, la maintenance de l’équipement de pêche et un programme de formation continue parce qu’aujourd’hui dans le cadre de nouvelles conventions, il y a un passage entre navigants formés au commerce, au transport de marchandises et à la pêche. Nous allons ensemble mettre en place des modules de formation pour renforcer les capacités de ce personnel navigant compte tenu de leurs lacunes et concevoir des sessions de recyclage pour leur mise à niveau permanent », a -t-il précisé.
Selon l’expert en navigation, l’initiation du personnel navigant aux nouvelles techniques de capture, de conservation , d’entretien de chambres frigorifiques, du traitement et de transformation des produits de la pêche appuyée par la formation continue demeurent la clé de base d’une véritable industrialisation de la pêche sans omettre la formation permanente des ingénieurs qui seront à même de maintenir ces bateaux en état et de les réparer en cas de pannes à bord : ces bateaux de pêche coûtent excessivement chers, il faut prolonger leur durée d’exploitation et éviter de les voir sombrer précocement , a- t-il conclu.
Pour rappel , lors du dernier conseil des ministres de l’année 2024, le Président de la République Félix Tshisekedi, avait invité le ministre du Budget et celui des Finances de doter l’ONPA, structure chargée de la bonne gestion des bateaux de pêche commandés par le gouvernement, des ressources nécessaires pour son fonctionnement optimal en vue de garantir son autonomie administrative et financière, un délai de 30 jours leur avait été accordé.
Le chef de l’Etat tient à ce qu’on modernise le secteur de la pêche et qu’on passe de la pêche artisanale où on utilise des pagaies, des pirogues, des filets dont la production ne couvre pas les besoins du pays pour migrer vers la pêche industrielle pour casser les importations qui occasionnent une hémorragie des devises.
ACP/C.L.