Trois questions à Monseigneur Milenge, vice- président de la Société civile du réseau AGOA

Kinshasa, 1er août 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo étant admise de nouveau, dans le  forum sur la loi portant acte de croissance et les opportunités (AGOA), va bénéficier, symboliquement et significativement de beaucoup de bonnes choses, a indiqué, mercredi, dans un entretien, le Révérend Milenge Mwenelwata, vice-président du réseau de l’organisation de la société civile AGOA,  de retour à Kinshasa, la capitale de la RDC, après avoir participé au forum des ministres sur l’AGOA, tenu à Washington du 23 au 25 juillet 2024.

Première question : Quel a été votre message à cette rencontre de l’AGOA?

Mgr Milenge Mwenelwata: L’objectif principal de notre mission tout comme celle de tous les autres membres des pays africains au sud de Sahara à la rencontre sur la loi portant acte de croissance des opportunités (AGOA),  était d’amener le gouvernement américain à reconduire ou à renouveler la loi AGOA  qui prend fin en 2025. Promulguée en 2000, cette loi  américaine  vise le développement des pays africains situé au sud du Sahara. 

En ma qualité de vice-président du réseau de l’organisation de la société civile AGOA créé en Ile Maurice en  2003, mon  plaidoyer a consisté  à demander aux  Etats Unis d’Amérique  de mettre en place un fond de plus de 5 milliards de dollars américains pour accompagner les projets de petites et moyennes entreprises  dans notre réseau pour un impact visible. Car, depuis  25 ans, les effets de l’AGOA ne sont pas visibles.

Le premier jour de réunion entre le ministre du Commerce extérieur de la RDC, Julien Paluku Kaongya, avec les sénateurs américains, j’avais  eu la chance de faire la modération en indiquant le motif de notre présence à ces assises internationales de trois jours aux Etats Unis d’Amérique qui réunissent tous les deux  2 ans, les ministres de Commerce extérieur des pays du sud de Sahara. 

Nous avons sollicité des  leaders américains la prolongation de  la loi AGOA de  10 ans afin de  prêter main forte à ceux-là qui ont besoin de notre réseau. Nous étions satisfaits des interventions de trois sénateurs américains et de celle du coordonnateur de l’Agoa au ministère du Trésor américain.

Deuxième question : Quel bénéfice la République démocratique du Congo tire-t-elle  de la rencontre AGOA aux Etats Unis d’Amérique?

Mgr Milenge: L’Agoa n’est pas un fond mais plutôt une loi qui nous donne des opportunités d’avoir de l’argent ou de financement. Pour ce, la RDC étant admise de nouveau à l’Agoa, va bénéficier de beaucoup de bonnes choses symboliquement et significativement.

L’agreement  dans l’Agoa donne au bénéficiaire une  considération. Elle a comme objectif principal de faire respecter les droits de l’homme, le principe de démocratisation, les  bonnes conditions de travail, la  lutte contre toute forme de violence, la  promotion du  développement économique. Elle facilite les échanges commerciaux.

. IL vous donne aussi de la considération par rapport aux autres pays. En retour, une fois un pays est admis à l’Agoa, il doit  respecter  les lois au regard de ces différentes thématiques de l’Agoa citées ci-dessus.

La RDC a été exclue de l’Agoa, durant dix ans  avant d’être réintégrée en 2020 à la suite de la mauvaise image que les congolais nous reflétait.  Sur le plan financier ou économique, le pays va gagner et  sera bien considéré par les hommes d’affaires américains qui viendront investir au pays.

Troisième question : Quel est l’apport de l’Église dans le développement pour la RDC ?

Mgr Milenge: L’apport de l’Eglise, c’est à travers nous-même de la société civile depuis 2018 qui  a beaucoup contribué pour que le pays soit réadmis dans la loi AGOA. 

Dans le cadre de notre apostolat au travers du  Syndicat des membres de l’Eglise et avec l’accompagnement des femmes dans leur consortium, nous avons beaucoup apporté  au moment où nos leaders politiques ne s’y intéressaient pas.

L’apport de l’Eglise se situe aussi au niveau des  plaidoyers qui ont donné la chance à la RDC d’être réadmis grâce au concours de nos fidèles américains qui se sont engagés partant de ce canal appréciable de sensibilisation de l’opinion qui atteint toutes les couches.

La plupart de nos chrétiens font partie des différentes congrégations religieuses aux Etats Unis d’ Amérique dans le gouvernement et le sénat américains. Avec l’orientation de l’Eglise aux agents de l’Etat qui travaillent dans l’Agoa, nous   connectons ces agents  et nous  faisons le réseautage avec les partenaires Américains.

Nous sommes également  conseillers permanents du gouvernement de la RDC, tâche que nous  faisons d’une manière diaconale sans rien attendre une récompense en termes d’argent.

ACP/C.L.

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