Kinshasa, 20 avril 2025 (ACP).- L’épuisement professionnel (burnout) chez les entrepreneurs en République démocratique du Congo(RDC) dont trois tiers d’entrepreneurs sur quatre sont touchés, a été fustigé par le président du Réseau d’appui à l’intégration en Afrique centrale/section RDC (RAIAC), lors d’une conférence samedi à Kinshasa, capitale du pays.
« Nous vous confirmons que selon cette étude, trois tiers d’entrepreneurs sur quatre en RDC sont touchés par le burnout entrepreneurial qui est un état d’épuisement physique, professionnel, émotionnel et mental causé par un investissement prolongé dans une activité exigeante sans équilibre », a déclaré Emerson Mwanga, président du Réseau d’appui à l’intégration en Afrique centrale/section RDC (RAIAC), lors d’une conférence organisée par la structure « La Jeune chambre internationale (JIC) sur le thème « Votre santé mentale est-elle en danger ? »
Les entrepreneurs selon lui, sont confrontés à des stresses professionnels qui peuvent affecter leurs capacités à travers le développement du burnout, indiquant qu’ils ne sont pas intégrés dans les études sur les risques psychosociaux, les effets négatifs des conditions de travail, la relation de l’individu à son travail.
Pour connaître qu’on a du burnout, il y a des signes qui sont notamment la fatigue chronique, même après le repos, perte d’intérêt pour ce qu’on aimait, sentiment d’échec permanent malgré les réussites, l’irritabilité, isolement, difficulté de concentration, a-t-il expliqué.
L’intervenant a évoqué aussi les causes du burnout, à savoir : le surmenage et multitâche constants, vouloir tout faire soi-même, ne pas déléguer, manque de reconnaissance, travailler dur sans retour immédiat, ni remerciements, solitude décisionnelle, être seul à porter la vision, les décisions lourdes, pressions financières et sociales, être constamment jugé par les résultats, peur de l’échec et le besoin de prouver qu’on mérite sa place.
Il a également dit que les conséquences du burnout entrepreneurial sont notamment les troubles du sommeil, maux de tête, douleurs musculaires, baisse d’immunité.
Parlant des conséquences mentales, il a cité l’anxiété, les crises d’angoisse, la dépression, les pensées négatives persistantes.
La perte de créativité, les erreurs dans les décisions, le désengagement, l’abandon des projets sont selon lui, autant de conséquences professionnelles tandis que l’isolement, les conflits avec proches ou collègues sont des conséquences relationnelles.
Pour prévenir le burnout entrepreneurial, il a recommandé de structurer son travail, d’utiliser des outils de planification, de clarifier ses priorités, de définir ses limites, d’apprendre à déléguer, et ne pas tout contrôler, faire confiance à son équipe, en prenant soin de soi ainsi que de planifier les temps de repos, des pauses, de sport, d’alimentation.
Il a évoqué aussi la nécessité de créer notamment un cercle de soutien, mentors, amis, groupes de parole, thérapeute.
Le succès, ce n’est pas allé vite, a-t-il martelé, soulignant qu’un business peut s’arrêter et redémarrer. « Mais toi, si tu tombes, tout s’arrête. Protèges-toi, pas pour abandonner, mais pour durer. Prenez soin de vous. C’est votre actif le plus précieux », a-t-il conclu.
La Jeune chambre internationale (JIC) est une organisation mondiale de jeune créée en 1915 aux USA, qui a pour but d’offrir aux jeunes les opportunités de développement en leadership entrepreneurial. ACP/C.L.