Kinshasa, 9 avril 2025 (ACP). – Les stratégies visant l’accélération de la suppression des barrières tarifaires pour une union douanière continentale, ont été évoquées mercredi, lors des travaux techniques préparatoires de la 16 ème réunion du Conseil des ministres du Commerce de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) organisés à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
« Il ne s’agit pas seulement de supprimer les droits de douane. Il faut veiller également à ce que notre pays reste compétitif. La nécessité d’améliorer les infrastructures : routes ; chemins de fer ; énergie et autres, sont autant des leviers indispensables pour que les entreprises congolaises puissent produire, transformer et exporter à leur tour », a déclaré Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur de la RDC.
« La RDC veut éviter le piège d’un marché passif et mise sur les infrastructures pour tirer profit de l’intégration continentale », a-t-il ajouté.
Le ministre du Commerce extérieur a rappelé que la Coordination du Conseil national de la ZLECAF avait également évalué les progrès de la RDC, à intégrer ce marché régional, qui veut aller au-delà d’une simple adhésion formelle à ladite zone, précisant qu’un accent particulier a été mis sur les conditions à réunir pour que cette adhésion profite réellement à l’économie nationale.
Mme Marie Josée Fify Nlemvo, Cheffe de division à la Direction générale des douanes et Accises (DGDA), a indiqué que l’adhésion à la ZLECAF représente une opportunité majeure. « La RDC a plus à gagner qu’à perdre en étant dans la ZLECAF », a-t-elle dit.
Kalite Deya, expert ZLECAF pour la République Centrafricaine, a également insisté sur le rôle décisif des assises de Kinshasa dans la consolidation des stratégies, pour une mise en œuvre effective de la ZLECAF, soulignant les nombreuses opportunités qu’elle offre aux nations membres.
Depuis la ratification de l’accord en 2022, la RDC a entamé un processus de démantèlement tarifaire sur 6.439 produits, étalés sur une période de dix ans. Cependant, 209 produits jugés sensibles resteront exclus de cette libéralisation.
Cette approche progressive vise à protéger certains secteurs, tout en intégrant graduellement le pays dans un marché unique, qui couvre déjà une large partie du continent africain.
La réunion a également insisté sur la nécessité de faire respecter les règles d’origine, pierre angulaire du commerce intra-africain. Pour qu’un produit circule librement dans la ZLECAF, 70 % de sa valeur doit provenir d’un pays membre. Cette règle vise à encourager la transformation locale et à freiner les importations déguisées.
La réunion a rassemblé une vingtaine de ministères concernés par les réformes liées à la ZLECAF. Un des points clés abordés au cours de ces assises aura été le fait d’éviter que la RDC ne devienne un simple débouché pour les produits des autres pays africains.
Les experts de la ZLECAF appelés à mettre leur expertise à contribution
Par ailleurs, les experts des pays membres de la ZLECAF, ont été appelés à mettre leur expertise à contribution pour doter cette organisation des instruments de travail pour accélérer l’effectivité du grand marché continental.
« Vous êtes appelés à mettre à contribution votre expertise pour doter la ZLECAF des instruments de travail pour ainsi accélérer l’effectivité du marché commun continental, car les différentes parties ont déjà déposé leurs listes d’engagement spécifique dans les cinq secteurs prioritaires, notamment le Transport, tourisme, communication et service financier », a déclaré pour sa part Jules Muilu Mbo, secrétaire général au Commerce extérieur.
Signalons que cette 16e réunion du comité des services tire ses rideaux le 11 avril 2025.
ACP/C.L.