ANSER plaide pour plus de financements en vue de consolider le chantier de l’électrification rurale

La République démocratique du Congo se trouve encore au seuil de son engagement à investir dans les infrastructures énergétiques en milieux rural et périurbain comparativement aux autres pays africains qui ont déjà gagné le pari de l’accès pour tous à l’électricité.  A peine 23 millions de dollars américains sont  mobilisés par l’Etat congolais pour l’exécution de 50 projets sur  les 270 contenus dans le programme ’Investissements prioritaires de l’ANSER.

A ce jour, à travers le Congo rural et périurbain, l’Agence Nationale de l’Electrification et des Services Energétiques en milieux Rural et périurbain (ANSER) coordonne l’exécution d’environ 50 projets d’électrification rurale. Lesquels matérialisent la ferme volonté du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour qui l’accès à l’électricité s’identifie à la source principale du développement.

Lors de son intervention dans un média local, Damien Twambilangana, directeur général adjoint de de ANSER, avait déclaré que plusieurs territoires de différentes provinces sur toute l’étendue du territoire national connaissent déjà l’accès à l’éclairage public, l’accès à l’énergie pour les ménages, hôpitaux, écoles et institutions universitaires mais également pour l’usage productif au profit de l’entreprenariat local.

Il a évoqué le cas de plusieurs territoires et localités dont notamment Bonga Yasa, Ipamu, N’djili brasserie, Kalanganda, Itswem Mukongo, Bea Nsiengum, Kamonia, Wembonyama, Basankusu, Bongandanga, Mbatakiela, Kalehe, la périphérie de Kananga, Miabi, Mupompa, Mwene-Ditu, Mbuji-Mayi, Boya et bien d’autres. Il a également affirmé que comparativement au pays tel que le Sénégal où l’Etat a mobilisé jusqu’à 530 millions pour hisser jusqu’à 80% le taux d’accès à l’électricité, l’Etat Congolais n’est qu’au seuil de sa capacité de mobilisation de fonds. Pour les deux dernières années, seulement 28 millions de dollars ont été mobilisés en faveur de l’électrification des milieux ruraux dont le taux d’accès à l’électricité est d’1 % pour une superficie représentant plus de 75% du territoire national. «Le travail est immense, cependant, les moyens financiers ne sont pas conséquents», a-t-il fait remarqué.


A l’en croire, la Côte d’Ivoire bat également des records avec plus de 80% taux d’accès à l’électricité grâce à un budget consistant évalué à USD 213 millions, soit presque 10 fois plus que le fonds alloué jusqu’ici à l’ANSER.
Avec une mobilisation financière qui ne représente que les 28% de sa dotation budgétaire, ANSER a initié le chantier de l’électrification rurale en RDC avec 50 projets sur les 270 que compte son programme d’investissements prioritaires. Pour atteindre le taux de 50% d’accès à l’électricité à l’échelle nationale, ANSER détient un carquois d’environ 970 projets dont l’implémentation requiert beaucoup de financement.

Seul l’Etat congolais finance actuellement le chantier de l’électrification rurale. Le secteur privé est convié à y investir aussi, sans perdre de vue qu’à l’aune de la libéralisation, la RDC s’est érigée en plus grand marché de l’électrification de l’Afrique subsaharienne. Il en est de même pour les divers partenaires techniques et financiers de l’ANSER à l’instar de la Banque Mondiale (BM), la Banque Africaine de Développement (BAD) dont la concrétisation des promesses d’appui financier pourra aider à faire évoluer vers l’implémentation à grande échelle de nombre de ses projets.

Par ailleurs, l’Etat congolais, comme premier bailleur des fonds de l’ANSER, vient d’activer une redevance afin de financer l’action de cet établissement public, focalisée sur l’arrière-pays. L’ANSER plaide pour que le captage de ladite redevance lui soit aisé pour lui permettre de vider le carquois de son Programme d’Investissements Prioritaires.

Compté parmi les engagements du premier quinquennat du Président de la République, l’électrification a été hissée au troisième rang des services de base à promouvoir entre 2023 – 2028. Cependant, le grand défi de sa mise en œuvre impose à l’Etat congolais la constance dans la poursuite de financement des projets déjà initiés et de bien d’autres en attente de financement.-

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