Kinshasa, 10 octobre 2024 (ACP).- Le rapport planète vivante 2024, un système en péril, de l’ONG internationale World Wild Found (WWF) publié jeudi 10 octobre, a alerté sur la progression de la perte des animaux sauvages, une diminution qui concerne principalement les vertébrés sauvages partout dans le monde, a appris l’ACP d’un document de cette ONG.
« En 50 ans, la taille des populations d’animaux sauvages suivies a diminué en moyenne de près de ¾, soit 73 % », a-t-on lu dans ce document de WWF. Cette publication annuelle a mis à jour les données de l’Indice Planète Vivante (IPV) qui suit l’évolution de l’abondance relative aux espèces sauvages entre 1970 et 2020. Aujourd’hui, il donne un état de santé de près de 35 000 populations de 5 495 espèces de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens.

L’IPV suit l’évolution de l’abondance relative des populations d’espèces vertébrées sauvages au fil du temps et cette abondance relative fait référence à la vitesse à laquelle les populations d’animaux sauvages évoluent dans le temps indépendamment de la taille de ces populations. Ces dernières peuvent contenir beaucoup d’individus ou très peu. « Les populations d’espèces d’eau douce affichent le plus fort déclin, avec une baisse de 85 %, suivies des populations d’espèces terrestres (69 %) et marines (56 %) », a résumé le rapport du WWF. Derrière ces chiffres se trouvent des espèces telles que la tortue luth qui a connu un déclin sans précédent ces 20 dernières années ou encore l’éléphant de forêt d’Afrique qui a vu sa population réduite de 78 à 81 % entre 2004 et 2024 en raison d’un braconnage intensif pour l’ivoire.
Le rapport révèle aussi que le nombre de saumons Chinook du fleuve Sacramento a chuté de 88 % entre 1970 et 2022 à cause de la diminution du niveau du fleuve et de la hausse des températures. « L’effondrement de la biodiversité n’est pas toujours visible. On ne se rend pas compte de ce qui est en train de se passer. Pourtant, de plus en plus d’études montrent que nous approchons des points de bascule », a déclaré Yann Laurans, directeur des programmes du WWF France dans l’avant-propos de ce rapport.
Chaque édition du rapport IPV du WWF dresse le constat de l’aggravation du déclin de la nature et du dérèglement climatique. Il est reparti en quelques cinq chapitres tout en proposant une série de recommandations aux décideurs du monde entier pour un avenir durable pour la planète. ACP/